Dans un article publié récemment dans le magazine Parents, Saverio Tomasella, docteur en psychologie, donne des pistes et des clés de compréhension de l’hypersensibilité chez les adolescents pour un meilleur accompagnement au quotidien et dans leur vie future.

L’hypersensibilité, contrairement à ce que l’on pourrait croire au premier abord, ne se résume pas aux seules émotions ressenties et exprimées de façon exacerbée. Parce que le terme « sensibilité » recoupe aussi les sens et les réactions aux phénomènes extérieurs, l’hypersensibilité concerne aussi les pensées et, plus globalement, la perception en général.

L’hypersensibilité est une sensibilité accrue aux stimuli sensoriels, émotionnels ou cognitifs, ce qui signifie que les adolescents hypersensibles peuvent être facilement submergés par des émotions, des sensations ou des pensées.

Or, l’adolescence s’accompagne de nombreuses évolutions, tant physiologiques que mentales. Dans le cas de ceux qui sont en plus à haut potentiel, cette hypersensibilité s’ajoute à un flux de pensée et à un sens de l’observation déjà très forts. Toutes les informations qu’ils captent autour d’eux se font très envahissantes ; il en résulte généralement beaucoup de fatigue, voire d’irascibilité et d’anxiété.

Cette perception augmentée n’arrange donc en rien la gestion des émotions, qui sont elles-mêmes ressenties beaucoup plus fortement à l’adolescence qu’à l’âge adulte ou même durant l’enfance, y compris chez les enfants qui étaient déjà très sensibles. L’incompréhension est la plus grosse difficulté, non seulement chez les parents, mais aussi chez l’enfant qui ne s’explique pas nécessairement un tel déferlement d’émotions. Il est important que l’adolescent hypersensible se sente compris par son entourage afin que celui-ci puisse l’accompagner au mieux.

Plutôt que de s’alarmer, mieux vaut donc dialoguer avec lui, en évoquant sa propre adolescence par exemple. Certains y trouveront du réconfort et des explications ; d’autres préféreront le soutien de leurs amis du même âge à celui de leurs parents. Dans tous les cas, l’adolescent hypersensible, qui plus est lorsqu’il est à haut potentiel intellectuel, a besoin de proximité avec des gens qu’il apprécie et qui montrent qu’ils voient parfaitement ce qu’il ressent.

Ça crée une proximité entre l’adolescent et le parent. L’adolescent se sent compris et non pas rejeté. Ça facilitera l’expression de ses émotions.

Saverio Tomasella

Cela dit, attention tout de même à ne pas aller trop loin dans cette « compréhension ». S’il est nécessaire de l’accompagner au mieux, l’hypersensibilité de l’adolescent ne doit pas servir de prétexte pour tout lui passer. Les parents doivent savoir, en cette période de rébellion où leur enfant désire potentiellement plus d’indépendance, poser des limites et les faire respecter.

Outre le fait d’avoir une bonne lecture de ce que l’adolescent ressent, Saverio Tomasella recommande de lui permettre de pratiquer une ou plusieurs activités, sportives (natation, escalade…) ou artistiques (chant, théâtre, écriture…), qui l’aideront à acquérir une certaine maîtrise de lui-même et de son stress, davantage de confiance en lui et, globalement, une meilleure gestion de ses émotions.

Lire l’article en entier sur le site du magazine Parents

Pour plus d’informations sur l’hypersensibilité en lien avec le haut potentiel, retrouvez notre article ici.

Voici aussi quelques ouvrages concernant l’hypersensibilité :
« Mon enfant à haut potentiel est ultra sensible » de Claire Stride
« J’aide mon enfant hypersensible à s’épanouir » de Saverio Tomasella

Vous vivez avec un ado à fleur de peau ? Comment réussissez-vous à l’apaiser ? N’hésitez pas à nous en parler en commentaires !