La précédente chronique d’Arielle Adda traitant des enfants qui nient leur haut potentiel intellectuel. Elle revient ce mois-ci sur le sujet en approfondissant les raisons qui poussent l’enfant à persister dans un tel état d’esprit.

La première raison motivant ce refus absolu est sans doute la crainte d’être désormais tenu à une obligation de résultats : à la première note plus faible, ils s’entendront dire « les tests ont démontré que tu étais intelligent, il n’y a donc aucune raison pour que tu ne réussisses pas ».

Arielle Adda – Le Journal des Femmes

Les attentes que l’on place en un enfant à haut potentiel intellectuel peuvent effectivement être plus hautes qu’avec un enfant normal. Pour autant, je ne pense pas que ce cas soit le plus fréquent dans les faits, car cela dépend beaucoup de la mentalité des parents et des enseignants. Cet argument est à mon avis plus utilisé par des enseignants ou des proches qui cherchent eux-mêmes à contester l’éventualité du haut potentiel intellectuel d’un enfant, avec des phrases comme « Il a eu une mauvaise note, il n’est pas si intelligent que ça finalement ».
Rappelons au passage qu’un enfant à haut potentiel peut tout à fait rater un exercice pour de multiples raisons comme l’inattention, la mauvaise compréhension d’un énoncé (le défaut d’implicite commun pouvant en être la cause) ou divers troubles associés. Il n’en est pas moins intelligent.

L’autre principale raison pour laquelle un enfant surdoué refuserait sa condition serait le besoin de sociabiliser et, par là-même, de ressembler au groupe, d’être dans la norme.
Il n’est pas rare que l’on décrive les surdoués comme des enfants « à part », « mis de côté » ou « solitaires », et on peut parfaitement comprendre que son enfant ne souhaite pas être rejeté. Mais se contraindre à « être comme les autres » n’est pas une solution, bien au contraire : même si lui-même se force à ne rien laisser paraître et peut finir par être quasiment convaincu qu’il est « normal », d’autres finiront par se rendre compte de l’écart qui se creuse entre lui et eux et risquent de le rejeter, malgré le fait qu’ils aient pu être « amis ». Pour éviter une telle déconvenue, qui peut être violente pour ces enfants sensibles, mieux vaudrait ne jamais avoir à forcer sa nature. C’est ce qui fait toute la complexité de cette situation.

Le mieux reste encore de les amener à rencontrer et à sympathiser avec d’autres enfants comme eux. Ce n’est pas évident lorsque l’enfant refuse d’admettre ce qu’il est vraiment mais, quelque part au fond de lui, il sait qu’il n’est pas comme ses camarades. Et s’il se sent bien avec d’autres surdoués assumés, il n’aura plus aucune raison de se cacher.

Un déni d’une réalité, aussi violent soit-il, n’empêche pas que cette réalité est connue, même très enfouie au fond de soi par celui qui veut la nier : elle reste rangée dans un méandre de la pensée, comme un dernier recours au cas où des difficultés de relations apparaîtraient par exemple. Elle ne peut pas être totalement occultée, la trace en subsiste, impossible à effacer

Arielle Adda – Le Journal des Femmes

Le déni du haut potentiel intellectuel chez l’enfant est très compliqué à gérer, car il a de multiples causes et peut avoir de nombreuses conséquences plus ou moins graves ou traumatisantes. Il existe néanmoins des solutions, ou du moins des conseils à mettre en œuvre au mieux en fonction de votre propre situation.
Si le sujet vous concerne ou vous intéresse, n’hésitez pas à relire notre article sur la chronique du moins dernier et à échanger sur les forums ou en commentaires sous cet article !

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