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Haut potentiel et école : des relations à enrichir

Le rapport à l’école des enfants à haut potentiel est de plus en plus considéré comme défaillant, dans les 2 sens. Est-ce une fatalité ?

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La question de l’accompagnement d’un élève à haut potentiel à l’école est cruciale, d’autant plus lorsque celui-ci semble ne pas s’adapter au rythme scolaire ou s’opposer à toute forme de contrainte ou d’autorité.

Par l’information constante et l’édition de notre guide, « Identifier et accompagner l’élève à haut potentiel« , enrichie dans sa dernière version par des contributions de personnels éducatifs, nous espérons favoriser cette compréhension.

Je mets aujourd’hui l’accent sur une notion dont l’importance a sans doute été sous-estimée jusqu’ici : la reconnaissance de l’élève à haut potentiel. Celle-ci s’opère, de façon ultime, par la passation d’un test de QI (identification du haut potentiel), mais ne s’arrête pas là. En effet, l’élève à haut potentiel n’est pas qu’un chiffre de QI. Derrière ce chiffre il y a une personne avec ses qualités, ses défauts, son histoire et, surtout, ses attentes et possibilités en matière éducative. Lorsque la situation se complique à l’école, c’est souvent que les attentes des élèves à haut potentiel ne sont pas comprises ou mal interprétées. Reconnaître l’élève à haut potentiel en tant que tel nécessite par conséquent d’admettre qu’il vit des décalages avec ses pairs, qu’il a des besoins éducatifs particuliers, un regard différent sur certains points, besoin d’approfondir, de questionner… autant de choses qui peuvent mettre à mal, si on ne les comprend pas, sa relation aux autres et aux enseignants en particulier.

Afin que cette relation soit équilibrée, la solution est justement de créer une relation vraie, d’échange avec l’élève à haut potentiel, afin que celui-ci se sente à la fois compris et partie prenante de la vie de la classe.

Elle est importante pour que l’enfant se sente soutenu à la fois :

  • dans sa singularité : il ne se reconnaît pas toujours parmi ses pairs et sa relation à l’enseignant sera parfois la seule qui lui permettra de s’extérioriser vraiment et d’exprimer ses besoins.
  • dans le groupe : admettre une attitude différente ou valider un travail qui sort du cadre l’aidera à s’intégrer au groupe malgré ses différences.

Je viens de lire à ce sujet un article de la direction de l’IPECOM Paris, établissement scolaire avec un parcours spécifique pour le collège, qui nous conforte dans l’importance de l’établissement d’un lien de confiance fort avec l’élève à haut potentiel.

Cet article est rédigé sous l’angle de la prise en charge des élèves à haut potentiel dits difficiles, soit provocateurs, soit phobiques. Ses préconisations sont valables à mon avis dans tous les cas et l’échange, bienveillant avec l’élève, dans tous les cas de figure, ne peut être que constructif.

Les axes forts évoqués dans l’article, et que nous partageons, pourraient être résumés à la mise en place d’un cadre ferme mais bienveillant par lequel chaque partie est obligée de maintenir une relation de confiance et d’échange, à l’intérieur duquel on trouve :

  1. Une autorité basée sur la confiance et l’échange : les impératifs de chaque partie sont communiqués et admis par chacune : cela a le mérite de faire appel au bon sens de l’élève et de l’aider à intégrer des contraintes sans arbitraire.

Si cette relation est cassée, détériorée, presque toujours cette autorité vole en éclats pour l’élève.

IPECOM, haut potentiel

2. De la reconnaissance, de l’écoute, du respect

Qu’il soit fautif ou non, volontaire au travail ou non, un élève qui se sent reconnu sans être au préalable jugé est un élève enclin à écouter notre propre parole.

IPECOM Haut potentiel

Cette relation mutuelle permet à l’enseignant, conscient des difficultés ou frustrations de son élève, de lui signifier tantôt qu’il le comprend s’il ne peut pas faire autrement (un regard appuyé ou clin d’œil), idéalement d’adapter sa demande et, lorsque cela n’est pas possible, de réagir avec mesure et hauteur à une réaction trop excessive dont il connaît l’origine.

J’aime beaucoup l’évocation de la possibilité de « surprendre » l’élève HPI ! En effet, si beaucoup d’enfants peuvent se trouver déroutés par des attitudes originales, de la part de leurs enseignants en particulier, les enfants à haut potentiel s’attacheront assez facilement à un professeur qui les fait sortir des sentiers battus et sollicite leur intérêt en leur procurant un peu de « fantaisie ».

L’élève à haut potentiel a en réalité besoin d’exister et de s’exprimer tel qu’il est vraiment. Or, le fait de vivre en décalage et dans un cadre restreint l’incite soit à se contenir, soit à s’extérioriser de façon maladroite. Seule une certaine connivence établie avec un enseignant à l’écoute lui permettra de donner le meilleur de lui-même tout en respectant les contraintes inévitables.

Je vous laisse lire l’intégralité de l’article ici. Il est important d’avoir le point de vue d’enseignants qui comprennent bien ces élèves et s’autorisent une éducation différenciée et basée sur l’élève.

Vos enfants ont la chance de vivre cette merveilleuse complicité avec leur enseignants ? Témoignez à la suite de cet article.

2 commentaires

  1. bonjour
    merci pour cet article précieux.
    Cependant, il aborde surtout, selon moi, les élèves du primaire et ne s’applique pas vraiment à la réalité des collégiens HPI. Ces derniers vivent un sentiment de décalage inhérent à leur profil mais se heurte au besoin d’appartenance au groupe et au gommage de toute singularité de l’age collège.
    Un virage complexe, dans des établissements qui n’ont pas toujours les clés, le temps et des professeurs (et donc points de contacts) qui se multiplient et se délient donc.
    Je suis preneuse d’articles et d’échange sur le sujet .

  2. Bonjour Marie,

    Merci pour votre commentaire, très juste. Oui en effet au collège les enfants ont besoin de faire partie d’un groupe et le problème pour eux est effectivement d’éprouver ce sentiment d’appartenance lorsqu’ils représentent moins d’un enfant par classe.
    En fait je pense que pendant toute leur scolarité il leur faut apprendre à vivre avec leur singularité, à l’intégrer pour mieux s’adapter aux autres et comprendre leur propre différence. Quoi qu’il arrive ils seront seront un peu connus comme « enfants différents » soit parce qu’ils bénéficieront d’un programme adapté, soit parce qu’ils vont sauter une ou deux classes…et à un moment, collège en particulier, cela devient visible. Par contre si eux-mêmes vivent bien cet état de fait sans en faire une montagne, assument une part de marginalité et sont bien encadrés par les adultes (essentiel aussi), je crois que cela peut fonctionner. Cela n’est pas aisé, périlleux parfois, mais dépend énormément de l’entourage de l’enfant et des possibilités des adultes de les intégrer par différentes façons à des groupes non homogènes (activités décloisonnées…).

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