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Quelle école choisir pour son enfant à haut potentiel ?

Le choix d’une école peut être difficile à faire. Bien des paramètres sont à prendre en compte, et on ne sait pas toujours ce qui conviendra le mieux à son enfant. Alors quelles questions faut-il se poser, et quelles solutions sont les plus adaptées ?

Enfants heureux à l'école

La scolarité est une étape particulière pour beaucoup d’enfants – et de parents – à haut potentiel intellectuel. Si elle se déroule sans problèmes pour un grand nombre d’entre eux, d’autres ont des difficultés à s’adapter au système scolaire normal. On peut donc se demander : comment l’aider à aller mieux ? Comment faire comprendre aux enseignants qu’il a besoin d’aller plus vite, ou différemment ? Une classe spécifique pour HPI lui conviendrait-elle mieux ? Faut-il le changer d’école ? Où trouver une école spécialisée dans le haut potentiel intellectuel ? Laquelle choisir ? C’est le sujet qu’aborde Arielle Adda dans sa dernière chronique dans le Journal des femmes.

Le choix de l’école n’est pas chose aisée, selon les possibilités qui s’offrent à nous, le lieu où l’on habite, les moyens que l’on peut y allouer, l’âge de l’enfant et ses besoins précis… Les alternatives sont peu nombreuses, d’autant plus lorsque l’on réside à la campagne, et il faut parfois se contenter de ce que l’on a à disposition et faire au mieux avec.

Évidemment, il reste encore quantité de villes qui ne proposent pas ces classes et on répugne à mettre un enfant de 11 ans en pension, loin de sa famille, alors on fait au mieux, en se fiant à la réputation des collèges. Il en existe où l’équipe identifie tout naturellement les enfants doués, sans toutefois les mettre dans la case « à besoins particuliers », dans la compagnie des « dys » de toutes sortes et des autistes, même s’ils peuvent être aussi dys ou asperger.

Attention ici : bien que les enfants à haut potentiel ne soient effectivement pas nécessairement « dys », « asperger » ou encore « TDAH », il me semble qu’ils doivent bel et bien être considérés comme des élèves à besoins éducatifs particuliers. Bien évidemment, il n’est pas nécessaire de leur coller automatiquement une étiquette, du moment que l’on tient compte de leurs besoins ; mais il ne faut pas pour autant perdre de vue que les élèves HPI sont différents de la « norme » et ont généralement besoin de leur propre accompagnement, voire d’aménagements spécifiques.

Toutefois, tous les aménagements ne conviennent pas à tous les enfants à haut potentiel. Certains ont des difficultés en classe, d’autres sont distraits, rêveurs, provocateurs, parlent peu, s’ennuient ou sont simplement franchement brillants. Les profils sont très variés, les solutions le sont donc tout autant, et celle qui répondra au besoin d’un enfant à haut potentiel ne sera pas forcément adapté à un autre, même si leurs problèmes respectifs semblent similaires.

Dans les écoles où les élèves sont peu nombreux, il est possible d’adapter l’enseignement à certains, mais c’est un exercice subtil et épuisant : on doit se souvenir qu’il est préférable de ne pas différencier exagérément un enfant doué pour lui éviter les ennuis qui pourraient en découler vis-à-vis de ses camarades de classe qui risquent d’être de moins en moins camarades.

En termes d’écoles, on peut rencontrer plusieurs possibilités :

  • Les écoles normales, où l’enfant doit se contenter de suivre le même programme et le même rythme que les autres, dans lesquelles le personnel enseignant ne veut rien savoir,
  • Les écoles normales avec des enseignants plus compréhensifs, capables au minimum de comprendre et de tenter de faire des efforts afin que l’enfant se porte mieux,
  • Les écoles à classes aménagées, souvent avec moins d’élèves par classes, ou avec des classes spécifiques pour enfants HPI, chose plutôt rare cependant,
  • Les écoles spécialisées dans le HPI, conçues spécialement pour ces élèves, généralement par des adultes qui ont travaillé sur ce domaine ou qui ont eux-mêmes vécu cette situation.

Chaque cas de figure a ses avantages et ses inconvénients (à l’exception sans doute du premier, le pire sur lequel on puisse tomber, malheureusement rencontré encore trop fréquemment). Rester dans une école « classique » permet de ne pas trop s’éloigner du parcours normal, de sociabiliser avec des camarades au fonctionnement différent sans nécessairement être perçu comme trop « spécial » ou « bizarre », à condition bien sûr de bénéficier des aménagements nécessaires. À l’inverse, l’école spécialisée permet à l’enfant d’être à peu près certain de profiter d’un accompagnement adapté tout en étant entouré de camarades qui vivent la même chose que lui. C’est là aussi une bonne chose puisque, comme le dit justement Arielle Adda, c’est parmi les enfants qui lui ressemblent que le jeune à haut potentiel intellectuel trouvera généralement ses meilleurs amis, ceux avec qui il partagera le plus.

Les parents le disent sans réserve : leur enfant a changé, il s’est épanoui, il est plus joyeux et surtout, il connaît les délices de l’amitié depuis qu’il suit une classe appropriée.

Cela ne veut pas pour autant dire qu’il doit s’enfermer (ou qu’il faut l’enfermer) dans l’idée du HPI. Un enfant à haut potentiel est avant tout un enfant, et il doit pouvoir vivre sa vie sans qu’on lui rappelle constamment qu’il est différent ( mais sans le nier pour autant). Dans le cas d’une école normale, il est certes important qu’il puisse profiter d’aménagements adaptés si nécessaire, mais en veillant à ce qu’il ne soit pas, en conséquence, trop séparé des autres élèves. Car une trop grande différenciation peut, d’après Arielle Adda, mener à d’autres problèmes, comme la mise à l’écart du groupe voire, pour les cas les plus extrêmes, au harcèlement scolaire, que l’on veut absolument éviter.

L’argument principal est quasi immédiat : « mon enfant devra côtoyer toutes sortes de gens, il est préférable qu’il s’entraîne dès l’enfance », on lui oppose : « les blessures reçues dans l’enfance laissent des traces profondes dont on ne se défait jamais totalement, faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour les éviter ».

Pour clore cet article, retrouvons l’habituel conseil de fin de chronique d’Arielle Adda :

Il convient de rester attentif à la scolarité de son enfant et de ne pas se fier sans restriction à l’établissement le plus proche. La rumeur publique présente parfois un certain intérêt. L’école à la maison devient de plus en plus suspecte et elle nécessite une grande disponibilité d’un des parents, ce qui est parfois impossible.

Lire la chronique en entier sur le site du Journal des femmes

1 commentaire

  1. Bonjour madame Adda,
    Je suis heureuse que vous ayez changé votre point de vue sur les écoles spécialisées, notamment pour les enfants HPI.
    En tant qu’ancien chef d’établissement , je me bats depuis plus de 30 ans sur ce point. À l’époque (et encore maintenant) aucun psychologue ne voulait admettre la création d’écoles pour ces enfants lorsqu’ils sont en difficulté. Cependant, les enseignants sont débordés et ne peuvent en aucun cas s’occuper de tous les cas d’enfants, et surtout pas des enfants HPI qu’ils ne comprennent pas, bien souvent. Merci pour cet article.

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