Nous relayons cette semaine deux exemples particuliers qui tendent à montrer que la réussite, académique et professionnelle, passe avant tout par la satisfaction des besoins intenses de découverte et d’exploration des individus à haut potentiel.
Notre premier exemple est celui de Hugo Sbai, bachelier à 12 ans, au parcours impressionnant que vous pourrez découvrir dans l’article du figaro étudiant qui lui est consacré. Ceci pourrait être un contre exemple car le jeune homme n’annonce pas avoir été identifié comme personne à haut potentiel, mais comme bon nombre de personnes curieuses , sa soif d’apprendre a été nourrie de façon originale par ses proches.
La répétition qui tue !
Nous le rappelons souvent : le premier écueil que vivent les enfants à haut potentiel est de devoir subir une scolarité au rythme trop lent et répétitif pour eux, générant frustration et ennui.
Les enfants vivent, à l’école, une forme de lassitude liée à la fois au rythme des apprentissages, trop lent, et aux répétitions, trop nombreuses et incomplètes pour eux. Les tantes de Hugo Sbai ont bien analysé le phénomène qu’elles décrivent en ces termes :
… dans les programmes de l’Éducation nationale, on répète toujours la même chose trois fois, du primaire à la classe de terminale». Le jeune homme donne un exemple précis: «En histoire, durant tout votre parcours, vous aborderez trois fois l’antiquité gréco-romaine. Une fois vaguement au primaire, une fois moyennement au collège, et une fois en détail au lycée. Autant aller directement à cette troisième version !
Bien sûr tout le monde n’aura pas la chance ou l’envie de suivre le programme dont a bénéficié Hugo. ll est toutefois important de comprendre ce mécanisme de répétition qui frustre les enfants pour différentes raisons :
- savoirs dispensés de façon parcellaire
- curiosité non satisfaite
- redites donnant le sentiment de ne pas progresser
En effet selon le sujet abordé, les enfants curieux tenteront par eux-mêmes d’en savoir plus et d’aller au bout de leurs capacités de compréhension, avec en corollaire cette impression de refaire sempiternellement la même chose.
Notre deuxième exemple est celui de d’Océane Gendre, plus jeune bachelière de Vendée en 2014 et couronnée Madame Apprentie en mars 2024, dont le parcours est retracé par France 3 régions.
La passion pour moteur
Son parcours montre bien que l’avance qu’elle a vécue n’était pas une fin en soi mais un moyen de combler des besoins intenses. Elle a eu la chance d’explorer différents horizons dans sa scolarité, accompagnés à chaque étape du moteur puissant de la passion.
J’ai toujours été très intéressée par les maths, j’adorais les jeux de logique, mon papa m’en faisait beaucoup, j’avais aussi plein de livres d’énigmes à la maison… J’étais très curieuse, j’ai pris toutes les options que je pouvais », se rappelle-t-elle.
Aujourd’hui c’est l’artisanat et l’ébénisterie en particulier qui lui apportent les sources de satisfaction dont elle a besoin.
Ce que j’aime particulièrement dans l’ébénisterie, c’est la diversité des tâches. Je peux me retrouver à faire du dessin, de la conception, le débit, la fabrication et j’aime particulièrement la pose.
A travers ces 2 exemples, nous voyons à quel point il est important de nourrir la soif d’apprendre de nos enfants, qu’il existe différents chemins, tous tournés vers une simple quête de sens et d’utilité.
La scolarité de nos enfants a de fortes chances de ne pas être linéaire ni conforme. Mais si celle-ci est bien accompagnée et fondée sur leur bien-être, nous mettrons de leur côté les meilleures chances d’épanouissement quel que soit leur parcours.
Si votre enfant a lui aussi suivi un parcours différent et heureux, n’hésitez pas à témoigner à la suite de cet article.