Recherche

Eduquer un enfant, le point de vue d’Isabelle Filliozat

Sommes nous capables d’accompagner positivement le développement du cerveau de l’enfant, et celui de l’enfant à haut potentiel en particulier ? Voici une vidéo qui éclaire le sujet à travers l’œil expert d’Isabelle Filliozat.

Cette semaine nous vous proposons une vidéo intéressante sur l’éducation des enfants, vue à travers l’œil expert d’Isabelle Filliozat.

Le parentage positif (autre terme plus approprié selon elle pour l’éducation bienveillante), ou du moins son interprétation par divers courants de pensée, fait aujourd’hui l’objet de quelques critiques. Interrogée par Fabrice Midal, elle précise son point de vue et comment s’est construite au fil du temps la nécessité de revoir l’idée même de l’éducation parentale.

Cette remise à plat nous intéresse au plus haut point dans la mesure où le parentage positif consiste à mettre en place un ensemble de pratiques qui accompagnent positivement le développement du cerveau de l’enfant. Ma grille de lecture sera, comme toujours, axée plus particulièrement sur le haut potentiel, je tenterai de mettre en lien un ensemble de points précis avec les besoins particuliers des enfants à haut potentiel.

Isabelle Filliozat s’attache à décrire dans cette vidéo les situations de stress « insupportables » pour les enfants, qui aboutissent à une forme de traumatisme assimilée à une violence. Dès lors le sujet m’a interpelée. En effet, en extrapolant un peu, ne pourrait-on pas se dire que la première des violences éducatives à l’égard des enfants à haut-potentiel serait de méconnaître, nier parfois, leurs besoins particuliers et les obliger à se conformer à un système éducatif qui ne leur convient pas ? Et donc plus largement, savoir si globalement nous sommes réellement à même de fournir des pratiques éducatives favorables pour le développement du cerveau de l’enfant à haut potentiel ?

Le tout rejoint un peu selon moi l’idée que, du fait de ses particularités, la personnalité de l’enfant à haut potentiel n’est pas d’emblée inscrite dans un schéma éducatif adapté. Cet état de fait peut par conséquent, sans qu’on le veuille, conduire à une forme de souffrance psychique telle que les violences décrites par Isabelle Filliozat. Je trouve intéressant pour les parents d’avoir ce point de vue à l’esprit car nous pouvons tous agir en toute bonne foi, du mieux que nous pouvons, sans forcément nous rendre compte de l’impact de nos actes ou de décisions collectives sur nos enfants au quotidien.

Quels types de violences éducatives ?

Ca peut être des petites violences éducatives répétées

Education le grand n’importe quoi, Isabelle Filliozat – Fabrice Midal
  1. Typiquement la moquerie ou le harcèlement sont un facteur aggravant à l’égard des enfants à haut potentiel.

2. L’exclusion, le rejet, l’absence d’interaction

Elle voit l’enfant comme un être de besoins à accompagner. C’est exactement notre problématique avec les enfants à haut potentiel, d’autant plus compliquée que leurs besoins ne sont pas encore assez compris et encore moins pris en charge.

Le stress produit selon elle 3 types de réactions : attaque, fuite ou obéissance. Si l’on tente rapidement de trouver des solutions aux comportements agressifs, il n’est pas de même pour les enfants sages. Or trop d’obéissance serait selon elle un signe de stress ? Je fais rapidement le lien avec l’enfant à haut potentiel, hyper sage à l’école, dont on ne s’occupe pas par conséquent et qui explose à la maison ! A méditer…

Attaquée pour des positions qui pourraient paraître laxistes, elle explique que la réaction attendue de l’enfant et donc l’injonction parentale doit être proportionnée à la possibilité cognitive des enfants de s’y adapter. Ainsi l’exemple de la résistance à la frustration est parlant. Celle-ci est favorable lorsqu’elle permet un apprentissage qui sera bénéfique à l’enfant. Par contre si les frustrations devaient s’accumuler pour rien, juste parce qu’on néglige les besoins particuliers de l’enfant, l’objectif éducatif sera complètement raté et inefficace. L’éducation constructive s’inscrit donc à l’intérieur d’un cadre sécurisé dans lequel l’enfant évolue en toute confiance, c’est à dire en considérant ses besoins et ses capacités. Il en va de même pour l’enfant à haut potentiel qui serait soumis à de multiples frustrations, incomprises, selon les environnements, scolaire, familial ou autre, dans lesquels il évolue, à un rythme qui n’est le sien.

Dans l’exemple du chamallow de Walter Mischel, elle démontre qu’éduquer c’est aussi fournir des ressources à l’enfant pour s’adapter au mieux à une situation donnée. Je reviens à mon analogie avec le haut potentiel et les frustrations qu’il engendre fatalement : idéalement nous devrions pouvoir leur proposer une éducation adaptée à leurs capacités. Or même si l’on ne peut atteindre cet objectif que partiellement, le fait d’informer nos enfants de leurs particularités et des possibilités des uns et autres, le fait de leur dire qu’on les comprend, qu’on fait de notre mieux et que, parfois, il faut attendre, constituera cette fameuse ressource (information à visée éducative) qui favorisera une meilleure gestion de la frustration. L’enfant se sent confiant malgré tout car sa « souffrance » est intégrée. Je pense que ça fait une grosse différence et peut éviter à bon nombre d’entre eux de sombrer dans la déprime.


Au cœur des émotions de l’enfant – Un livre d’Isabelle Filliozat

Les parents sont souvent démunis devant l’intensité des émotions de leur enfant. Ils cherchent volontiers à les calmer, à faire taire les cris, les pleurs, l’expression de l’émoi. Or l’émotion a un sens, une intention. Elle est guérissante. Ce livre très concret tire ses exemples du quotidien, aide les parents à comprendre la peur, la colère, la joie, la tristesse et le besoin de l’enfant d’exprimer ses sentiments. Tout cela pour mieux l’accompagner vers l’autonomie et vers davantage d’harmonie familiale.


Si je vais voir l’enfant non pas un sentiment de culpabilité mais avec la reconnaissance de mon impuissance, ça crée tout un autre rapport. Lui demander « de quoi tu as besoin maintenant ?  » le fait grandir.

L’enfant a envie de grandir et de participer de manière constructive à la société. Ça les parents français ne veulent même pas y croire.

Elle met l’accent sur le rôle primordial des parents comme modèles et comme accompagnants, et surtout déculpabilise les parents à qui l’on pourrait reprocher un attachement parental trop fort, remarque que l’on entend souvent comme excuse lorsque les enfants semblent avoir du mal à s’adapter à certains modèles.

Education le grand n’importe quoi ? Oui c’est une vraie question et Isabelle Filliozat (dernier quart d’heure de la vidéo) élargit le débat sur les situations de « contraintes », qui écartent les enfants de leurs besoins naturels et provoquent toutes sortes de trouble (visuels, orientation spatiale, obésité…).

Nous pensons tout comme elle qu’éduquer un enfant revient à reconnaître ses besoins propres, fussent-ils particuliers ! Nier ces besoins pourrait avoir de lourdes conséquences, dont parle Isabelle Filliozat plus généralement dans cette vidéo et dont nous avons parlé du point de vue de l’enfant à haut potentiel en particulier.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.