Recherche

Quel suivi pour les enfants à haut potentiel intellectuel ?

Le haut potentiel intellectuel est une notion compliquée et, parfois, encore mal comprise. Alors comment accompagner au mieux un enfant surdoué dans son quotidien, à l’école et à la maison ?

Nous vous proposons cette semaine d’écouter un podcast très intéressant diffusé sur dans l’émission « Priorité santé » sur RFI. Chantal Lorho y aborde différentes questions relatives au haut potentiel avec la participation des docteurs Béatrice Millêtre et Olivier Revol, ainsi que Frédérique Cluzeau, présidente de l’antenne ANPEIP Aquitaine.

On découvre au fil de l’émission que l’accompagnement au quotidien d’un enfant à haut potentiel n’est pas une chose aisée, malgré l’identification, et que les parents sont souvent dépourvus face aux risques liés à cette caractéristique si elle est mal comprise :

  • Risque académique face à un énorme décalage dans les apprentissages.
  • Risque social : crainte de la stigmatisation de l’enfant, de l’exclusion.

Je me permets de commenter l’émission et d’insister sur l’importance, favorable ou non, de l’environnement de l’enfant, que les personnes interrogées ont à mon sens bien réussi à mettre en évidence. En effet, le témoignage du jeune Janis et sa maman montre à quel point les choses sont intriquées, comment l’ennui lié au haut potentiel et la mauvaise compréhension de cette caractéristique peuvent se transformer en facteur d’isolement.

Quel effet ça te fait d’apprendre plus facilement que les autres ?

J’aime bien, j’avance plus vite, je peux passer à l’étape supérieure. A l’école c’est l’inverse, on apprend lentement, on répète toujours la même chose.

Janis, https://www.rfi.fr/fr/podcasts/priorit%C3%A9-sant%C3%A9/20240131-les-enfants-%C3%A0-haut-potentiel

Les mots de Janis sont explicites et reflètent bien l’opposition à laquelle sont régulièrement confrontés les enfants à haut potentiel, entre leurs capacités et souhaits (je peux passer à l’étape supérieure) et la réalité scolaire (on répète toujours la même chose).

Cette forme d’ennui, que j’avais évoquée dans un récent article, est à la fois délétère pour l’enfant et tellement difficile à comprendre pour qui ne connaît pas le fonctionnement des enfants à haut potentiel. Il peut conduire, comme pour Janis, à une démotivation réelle et à l’apparition d’une forme de tristesse, d’accablement qui s’installe.

Afin de l’éviter, je rejoins et j’appuie la vision intéressante de Béatrice Millêtre face à cette insupportable répétition : il faut expliquer à l’enfant les attentes de l’école et l’aider à ne pas mettre tous ses espoirs dans cette institution. C’est un passage obligé qui doit se dérouler le mieux (ou le moins mal) possible, en mettant l’accent sur d’autres points d’ancrage positifs pour l’enfant.

Il faut décrypter la règle du jeu de l’école : ne pas lui faire croire que l’école est l’endroit où on apprend beaucoup, alors qu’on y apprend des bases. Il faut les aider à utiliser leurs forces et attendre autre chose de l’école : utiliser leur empathie, leur intelligence sociale, miser sur le lien, les copains, les sorties scolaires…

https://www.rfi.fr/fr/podcasts/priorit%C3%A9-sant%C3%A9/20240131-les-enfants-%C3%A0-haut-potentiel

Je ne me réjouis pas car je trouve qu’il est bien triste de devoir relativiser le rôle de l’école aux yeux d’un enfant en quête d’apprentissage. J’ai, au fil de mon expérience avec mes enfants, fait ce constat et tenté d’expliquer la frustration et les moyens de s’en sortir dans l’article suivant, qui rejoint en beaucoup de points ce qui est dit dans cette émission.

Béatrice Millêtre le souligne bien, l’accompagnement de l’enfant à haut potentiel doit être global, afin qu’avec ses singularités (bien comprises par lui-même et son entourage) et l’aide conjointe des familles et des enseignants dans le meilleur des cas, il réussisse à trouver sa place dans le groupe. En effet, on pense a priori à une bonne intégration via les apprentissages. Or le constat est que cela ne suffit pas forcément et il faudra parfois s’aider ou compléter avec d’autres leviers que sont ses capacités d’empathie, sa sensibilité, son sens de l’humour, sa perception fine de son environnement… afin de lui donner d’autres zones d’expression (art, sport, culture…) ou de satisfaction.

https://rfi.my/AIsa

Vous aussi avez subi avec vos enfants cette grande désillusion scolaire ? Quels moyens autres avez-vous trouvés afin qu’il passe le mieux possible cette étape et ne soit pas trop désenchanté ?

2 commentaires

  1. Ma fille rentrait de l’école publique et me disait. «  Maman, je n’ai rien appris aujourd.hui à l’école, tu peux me faire travailler? »
    Et chaque soir je nourrissais son envie d’apprendre tout en creusant de plus en plus l’écart avec l’école.
    Jusqu’au moment où nous avons décidé de la sortir du public et de lui offrir une école montessori. Elle a revécu puisqu’elle avançait à son propre rythme. Elle a sauté deux classes et a fait une scolarité facile et sans pression. Elle a ré-intégré un collège en 4ème et un lycée public.

  2. Potential plus UK recommande l ecole a la maison. Il n y a qu en France qu on n a toujours pas compris que l ecole ce n est pas la seule facon possible d enseigner et de socialiser mais pour ca il faudrait qu on respecte le parent qui veut faire ca, qu il soit paye un peu, qu il y ait des groupes de parents/enfants pour socialiser etc etc …Toujours un siecle de retard la France comme pour tout d ailleurs…Ce n est pas a l ecole avec 30 eleves par classe et des recres ou les adultes surveillent a peine qu on  » socialise » des enfants hyper sensibles….n importe quoi….donc oui…Il faut prendre cet endroit pour ce qu il est et eduquer les weekend etc….mais avec les devoirs et les heures passees la bas il reste peu de temps.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.