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Pourquoi se préoccupe-t-on plus du haut potentiel aujourd’hui ?

Les enfants à haut potentiel sont-ils plus nombreux, ou simplement plus difficiles à accompagner qu’avant ?

Le haut potentiel est un phénomène qui, à tort ou à raison, semble être mis sur le devant de la scène.

Certains l’attribuent à un phénomène de mode ou à une quête narcissique de reconnaissance.

Est-ce vraiment la réalité ?

Je me permets aujourd’hui d’ouvrir le débat et de donner des pistes de réflexion sur la visibilité croissante de cette caractéristique, en particulier chez les enfants.

Le haut potentiel comme marqueur d’identité ?

Nous l’avons souvent dit, à part peut-être quelques cas exceptionnels, aucun parent ne passe le cap du test pour son enfant pour satisfaire une ambition démesurée à son égard. La plupart du temps le constat vient après un long cheminement et bien des égarements, et répond à une problématique particulière, éducative ou scolaire (toutes deux étant fortement liées) qui trouve son origine dans les écarts engendrés par le haut potentiel.

Y a-t-il une explosion du nombre de personnes à haut potentiel ?

Selon les statistiques les chiffres restent stables, environ 2.3 % de la population. Or il semblerait que les interrogations à ce sujet augmentent.

Comme explications à ce phénomène, nous pouvons citer :

  • la diffusion croissante d’informations sur le sujet permettant une reconnaissance plus aisée
  • la médiatisation du sujet, avec ses avantages et ses inconvénients : selon le positionnement et l’angle de vue de l’émetteur, des risques de confusion ou d’erreurs d’interprétation persistent
  • les mesures d’accompagnement scolaire mises en places de plus en plus assujetties à la nécessité de passer un test de QI

Tous ces éléments conjugués donnent l’impression d’une accentuation du nombre de personnes concernées.

Or, il existe à mon sens un autre point qui est rarement évoqué et qui amène, à raison ou non, de plus en plus de personnes à se questionner : il s’agit de la baisse désormais constatée du niveau scolaire.

En effet l’enfant à haut potentiel est reconnu comme un enfant qui, la plupart du temps, apprend vite et bien, se retrouve en décalage par rapport aux autres quant au rythme des apprentissages, a des besoins accrus, est vif, curieux et pourra avoir besoin d’aménagements scolaires afin de satisfaire sa curiosité ou d’un ou 2 sauts de classe.

Dans la mesure où le niveau scolaire baisse de façon globale, l’écart entre son rythme et le rythme de la classe dit « normal » se creuse encore davantage et il devient de plus en plus difficile de satisfaire ses besoins. Le phénomène d’ennui en classe prend par conséquent des proportions plus grandes et touche probablement des matières, comme les sciences, qui jusqu’ici suffisaient à nourrir valablement la curiosité des uns ou des autres.

Ce constat se traduit, du moins pour les miens, par la sensation de faire éternellement la même chose, avec de petites nouveautés de temps à autre, et l’impossibilité de se projeter, même d’une année sur l’autre, sur de nouvelles connaissances ou de réelles découvertes. Il en résulte un fort ennui, de la démotivation, et certains iront sans doute jusqu’au refus scolaire.

Je ne doute pas que cette lassitude constatée chez les enfants à haut potentiel ne se ressente pas exclusivement chez eux mais touche un nombre croissant d’enfants désireux d’apprendre et d’avancer scolairement.

Ainsi la baisse de niveau et d’exigence scolaire est à considérer comme un amplificateur d’écarts. On peut aisément comprendre que de plus en plus de personnes entament des démarches afin de comprendre ces écarts, mais surtout pour tendre à un minimum d’épanouissement pour leurs enfants.

Cet affaiblissement global du niveau scolaire risque d’étendre les conséquences marginales liées au haut potentiel que sont l’ennui, la démotivation, le désinvestissement et le refus scolaire à un nombre croissant d’enfants. Espérons que la réorganisation par groupes de niveau annoncée se fasse…

Que faire en attendant ?

Haut potentiel ou non, dans la mesure où un enfant exprime de l’ennui en classe, il faut essayer de trouver des compensations ; avec l’équipe pédagogique en premier lieu, mais aussi en dehors du cadre scolaire.

Lorsque l’école peine à accompagner votre enfant, n’hésitez pas à apporter des pistes ou des ressources que vous pourrez suggérer en fonction des centres d’intérêts de vos enfants. Dites-vous bien que les enseignants ne les connaissent pas intégralement, qu’ils n’ont qu’une vison partielle de votre enfant, l’enfant scolaire qui n’est pas forcément le même une fois la porte de l’établissement franchie. Proposez-leur des sujets, des lectures, rassurez-les sur les possibilités ou les envies de vos enfants.

Voici à titre d’exemples quelques conseils de livres qui permettent d’aller plus loin en maths et en sciences :

Pour les petits curieux :

Pour les collégiens curieux :

N’hésitez pas à nous faire part de vos suggestions et remarques à la suite de cet article, en commentaires, ou à en discuter sur les forums !

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