Les échanges et la communication avec l’enfant passent par la parole et la manifestation d’émotions, plus ou moins fortes, liées à son vécu. Pour l’enfant à haut potentiel, qui a la faculté de ressentir certains événements avec une grande intensité, il est extrêmement utile de porter un regard attentif et vigilant sur l’expression de ses émotions.
Les émotions, manifestations d’un état d’esprit :
Elles indiquent, pour le bébé par exemple qui ne s’exprime pas encore, l’état d’humeur de l’enfant et donnent une indication sur son bien-être général.
Plus tard, l’enfant capable de s’exprimer ne saura pas forcément mettre les mots justes sur ce qu’il ressent. L’enfant réagit à un événement mais il n’est pas toujours capable d’ajuster sa réaction. Lui permettre de reconnaître ses émotions afin de les verbaliser « tu as l’air en colère…? » tu sembles inquiet ? » sera souvent un bon moyen d’apaiser une situation et de travailler sur ses causes.
A l’inverse, et même si l’on s’attache souvent plus volontiers aux émotions « perturbantes », un moment de joie partagée est source de bonheur pour tout l’entourage de l’enfant si l’on prend quelques minutes pour s’y attarder. » Tu as l’air contente de … ? «
Poser cette question lors de épisodes de joie présente le double intérêt de faire partager un bon moment et de pouvoir enrichir les échanges autour des activités positives pour les enfants.
Il est particulièrement intéressant de prêter une oreille attentive aux dires des enfants à haut potentiel à ce sujet car leurs sources de joie ou leurs centres d’intérêts sortent souvent du cadre habituel, qu’il convient d’élargir. Pour ce faire, une clé essentielle est l’écoute de ce qu’eux expriment avec bonheur.
Pour compléter le sujet à propos des émotions chez l’enfant à haut potentiel, il me semble utile aussi d’évoquer l’apparition courante et précoce d’expressions de surprise ou d’étonnement.
Dans le cas du « bébé surdoué », la manifestation fréquente d’attitudes d’étonnement pourrait se révéler, à terme, être un signe de curiosité accrue, curiosité qui sera complétée et confirmée plus tard par des questions souvent foisonnantes.
Bien décoder les émotions et favoriser leur expression permet de garantir un développement équilibré des enfants.
Des émotions à réguler
Il arrive que cela soit difficile ou délicat et que l’équilibre émotionnel de l’enfant semble incertain. Dans ce cas un réel travail sur la régulation des émotions est nécessaire.
Cela peut se traduire de plusieurs manières :
- Une forte réactivité aux événements environnementaux est susceptible d’engendrer des « tempêtes émotionnelles« , dont il faudra connaître les causes pour les calmer. C’est le cas des colères excessives, des craintes ou peurs qui semblent infondées ou trop présentes….
- Cela peut aussi être le cas d’un enfant qui manifeste des émotions décalées selon l’environnement dans lequel il évolue. Dans le cas particulier du haut potentiel, il n’est pas rare que la description du même enfant ne soit pas la même selon le contexte (école/maison par exemple), et cet écart comportemental nécessite une observation approfondie pour ne pas laisser l’enfant en situation de malaise.
L’absence d’émotions ou de ressenti
Il arrive aussi que l’expression des émotions semble insuffisante. C’est le cas de l’enfant qui ne dit ou ne ressent pas grand chose. Cela peut être le signe d’un manque d’intérêt général pour ce qui se passe autour de lui et d’un certain mal être, conscient ou non. Il est important de faire attention à l’enfant trop effacé par exemple, qui peut se faire complètement oublier car il ne s’exprime pas et ne gêne personne. Dans le cas du haut potentiel, cela peut être un signe d’extinction progressive auquel il y aura lieu de prendre garde.
Des outils pour comprendre les émotions
Régulation et travail sur les émotions
- Les outils du petit décodeur – Régulation des émotions : Il s’agit d’un coffret dont le but est de travailler sur la bonification à l’aide d’un semainier. C’est un bon outil à utiliser en présence d’un déséquilibre avéré.
- Je ne suis pas un âne, je suis un zèbre : Un livre carnet de bord original dont je vous ai déjà parlé, conçu comme un outil de travail sur les émotions à partir de leurs manifestations corporelles. Anne Widehem, coach et thérapeute, partage à travers ce carnet son histoire personnelle et sa méthode : une méthode simple qui va droit au but : une émotion, des symptômes, on les reconnait dans le but de les renforcer ou les supprimer.
- A destination des adolescents et des parents qui ont besoin d’un coup de pouce, dans la même veine que le petit décodeur de l’enfant en crise, voici celui de l’ado en crise. Cet ouvrage est conçu à la fois pour les parents et les adolescents afin de permettre aux deux parties de maintenir ou de renouer le lien dans cette période parfois chargée en émotions et tendue.
La familiarisation à la reconnaissance des émotions
Par le livre et le jeu :
- https://www.algofae.com/produit/9791026400134-la-couleur-des-emotions-un-livre-tout-anime/Le jeu des émotions de petit chat : un joli jeu de type jeu de l’oie basé sur le principe de l’imitation, pour apprendre aux tout-petits à reconnaître les émotions.
- La couleur des émotions : livre best-seller !
- Pour ceux qui souhaitent une information globale ou centrée sur un champ particulier du panel des émotions, nous recommandons les cahiers Filliozat, d’Isabelle Filliozat, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet.
Pour aller plus loin en images
Voici une vidéo explicite de l’émission « C’est pas sorcier » consacrée aux émotions : les plus jeunes, fans de l’émission, s’en imprègnent facilement. A regarder en famille pour en discuter.
vous pouvez aussi montrer à vos enfants le dessin animé « Vice-Versa » recommandé en ces termes par un contributeur sur EPI :
Pour ma part, je trouve le film d’animation de Disney Pixar « Vice-Versa » très bien fait pour les enfants dès 5/6 ans.
Il peut paraître dur pour l’enfant précoce qui se retrouve submergé par ses émotions dans la première partie du film, mais une fois le dénouement commencé, l’enfant est soulagé et a compris de façon efficace le déclenchement des différentes émotions.
Et en guise de bonus, voici une petite animation pour ceux qui ne l’ont pas encore vue. Tristesse, déception, espoir : Quelles émotions ce court métrage déclenche t-il chez vos enfants ?
je vous remercie , nous sommes en plein dedans , la gestion des émotions!!!!!!
C’est pas simple,
merci pour vos outils , nous allons investir sur les livres au fur et à mesure pour compléter notre collection dèjà bien remplie!
Merci
Christophe
Bonjour,
J étais voir le film vice versa au cinéma avec ma fille hypersensibles quand elle avait 7 ans. C était trop pour elle et elle voulait sortir mais je l ai rassuré et on est resté jusqu au bout pour voir le dénouement positive. Je trouve le film très bien fait, sauf qu à mon avis, les émotions négatives prennent beaucoup trop de place et peuvent être traumatisant si vu sur grand écran sans aller jusqu’au bout. Le clown aussi est assez terrifiant. Je ne conseil pas aux enfants trop jeunes…
Mon fils de 11 ans a vu Vice Versa il y a 2 ou 3 ans.
Mon Dieu, que de douloureux souvenirs, il en a pleuré plusieurs jours de suite, je ne le conseille pas aux enfants hyperémotifs…
J’ai acheté le livre, nous l’avons lu et relu ensemble, il a fini par s’apaiser.
Nous sommes constamment en état d’alerte, le moindre petit changement dans sa vie bien rodée et c’est l’hécatombe, toujours le rassurer, expliquer, son petit cerveau est en ébullition permanente, c’est fatigant pour lui comme pour nous de le voir parfois dans des états dépassant l’entendement. Le visionnage du film nous a ramené au même instant quand il a sauté 2 classes, que de stress, de pleurs…mais pas le choix…je ne voudrais plus revivre cette période.
Pourtant, ce film est une très belle synthèse sur le sujet des émotions.
Bonjour ! Ma fille hypersensible (8 ans) manifeste beaucoup d’intérêt dans certains dessins animés des années 80 mettant en scène des jeunes gens dans des situations parfois difficiles ou compliquées (histoires sentimentales, abandons, situations sociales injustes…), mais qui finissent toujours positivement… Princesse Sarah, Remi sans Famille, Lucille…
Vice versa a été une révélation pour notre fils quand il avait 5 ans. Il a voulu le livre, puis le DVD, et chaque fois qu’il l’a vu nous en avons longuement parlé.
Bonjour,
Mon fils a découvert le livre la couleur des émotions en maternelle, il a tellement adoré que j’ai investi dedans. Il le regarde très régulièrement. Il a également beaucoup aimé le film vice versa mais ne l’a regardé que vers 7 ans. Avant cet âge il était très compliqué de l’emmener au cinéma, même voir des dessins animés tels les walt disney où de nombreuses émotions sont à gérer pendant le visionnage des films, il vivait trop les films et se mettait souvent à hurler de peur dans le cinéma. Maintenant c’est mieux, heureusement il exprime facilement ce qu’il ressent ce qui aide énormément pour l’accompagner dans sa gestion des émotions. Cependant il a beaucoup de mal avec la frustration qui provoque des colères et cris ! Son grand frère aussi précoce ne s’exprime pas et c’est alors beaucoup plus difficile de l’accompagner !
On a regardes vise versa en famille mais surtout pour mon 4 ans avec nous vivons des tempêtes de colères et aussi dès fou rire. Il est très très difficile de désamorcer les colères depuis qu il est petit. Et je dirai même déjà dans mon ventre je le sentais s énervé
Il peut hurler 2-3 heures. Donc c est très dur pour tout le monde
On a travaillé avec la couleur des emotions, mais le film a bien fonctionné pour nous il me disait moi aussi je suis tout rouge quand je m énerve… à voir sur le long terme
En tout cas il a pas du tout eux peur ( alors qu il a peur de bcp de choses)
Salut, je suis haut potentiel émotionnel et j’ai treize ans. Hélas, quand j’essaye d’en parler à mes parents, ils préfèrent ne rien faire et me dire que je me fait des idées, et que je n’y connait rien. Mais c’est un problème pour moi car quand j’éclate en sanglots au beau milieu du film vice versa, que j’ai du mal à respirer ou me sens mal devant une scène frappante pour moi, je n’obtiens jamais de questionnements à mon sujet de leur part. Et je dois me calmer toute seule, « comme une grande/arrête de faire le bébé/t’as passé l’âge pour ce genre de cinéma »… Avec eux, je ne peux m’attendre qu’à des moqueries,ou encore des morales qu’ils ont le chic de me faire sentir incomprise encore plus que je ne le suis déjà. Ils veulent penser que je suis normale, et ne veulent pas m’aider, m’écouter ou même essayer de me comprendre quand je leur fais part de mon ressenti… Ca devient très dur de continuer à gérer ça toute seule, mais je ne peux ni me reposer sur mes parents, ni sur mes amis, alors il ne reste plus que moi. Je me renferme sur moi même, je m’enferme dans ma chambre toute la journée, j’apprécie de moins en moins le contact humain, tout ça parce que j’essaye de noyer mes émotions au fond de moi, puisqu’on me critique dès que je me laisse aller car personne de mon entourage ne veux comprendre que se n’est pas de ma faute si je suis comme ça, et que je n’y peux rien! Voilà pour moi, alors si vous avez des petits conseils pour apprendre à mieux gérer ses émotions, ou alors pour mieux se sentir dans sa peau, je vous en prie, aidez-moi! Vous êtes des parents qui avez su vous apercevoir des problèmes de vos enfants, et vous êtes de merveilleuses personnes qui savent écouter les autres et continuer de les accepter et les aimer malgré leur petits problèmes… Alors je suis sure que vous pouvez voir de quoi je parle et ce que je vis. Bien sur, vous pouvez juste lire ce texte, et puis partir sans rien dire, libre à vous; mais sachez tout de même que c’est extrêmement important pour moi, voilà, je vous aime, bisous,
Lola
Bonjour Lola,
Je réponds ici à vos 2 messages. Je comprends que vous vous sentez en décalage et que vous avez besoin de mettre des mots sur vos ressentis.
Il faudrait en effet trouver un moyen pour que vos parents vous écoutent et répondent à votre besoin de mieux vous connaître en vous emmenant consulter un psychologue qui pourrait vous aider en ce sens.
Un moyen pourrait être de les laisser tomber sur votre message afin qu’ils comprennent votre détresse. Sinon ne pourriez-vous en parler au médecin scolaire de votre établissement: ils sont à même de réagir surtout si vous expliquez que cela vous isole des autres ? ou à un enseignant de confiance en expliquant que vous vous sentez différente dans vos besoins et réactions avec les autres, là aussi les enseignants disposent de grilles d’évaluations qui permettent de poser l’hypothèse du haut potentiel, ils pourraient ensuite convoquer vos parents pour discuter du sujet.
Je vous mets un lien vers un article que j’avais écrit sur le déni de précocité : https://www.enfantsprecoces.info/les-lourdes-consequences-du-deni-de-precocite-intellectuelle/
Pourquoi ne pas l’imprimer et le montrer à vos parents ? Je mets juste un bémol à la chose : si vous deviez au final faire un test, n’attendez pas un résultat qui vous catalogue d’une façon ou d’une autre mais prenez-le (quel qu’il soit)comme une description de votre façon d’être (comprendre et réagir) qui vous aidera à aller de l’avant.
J’espère vraiment que ne resterez pas seule face à vos questions.
Bonjour ma fille de 13 ans semble correspondre au profil d’enfants HPE , de plus elle traverse des passages d’effondrement , elle dit être perdue (sensation de folie), elle est inconsolable et dans ces moments sont cerveau est comme bombardé d’informations et seul l’isolement accompagné de mutilation sur les bras l’apaise ! Avez vous déjà entendu parler de situation similaire ?
Bonjour mon fils de 5 ans reconnu hpi par la psychologue avec le test wisc, vient de passer des tests chez psychomotricienne qui me dit qu il ne peut pas être hpi car non homogène et qu elle pense à un tdah et peut être de l’asperger. Elle me parle de nouveaux bilans à faire chez un neuropediatre icv 130 isv132. Irf 138. Imt 106 et ivt 106. Qu’en pensez vous ? Merci