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Haut potentiel intellectuel : quand l’imagination est source de culpabilité

La créativité peut-elle être source d’angoisse ? Et lorsque c’est le cas, comment y remédier ? C’est le sujet de la dernière chronique d’Arielle Adda dans le Journal des femmes.

Cela ne fait aucun doute, les enfants à haut potentiel sont dotés, globalement, d’une curiosité vis-à-vis du monde qui les entoure et d’une imagination débordante, pour ne pas dire sans limites. C’est cela qui fait toute leur créativité et qui les rend parfois rêveurs ou dissipés. Mais, pour certains, c’est aussi une source de difficultés, car elle les pousse à imaginer le pire, en n’importe quelle circonstance et pour n’importe quelle situation. Comme l’illustre Arielle Adda dans sa chronique :

C’est leur imagination trop fertile qui fournit en abondance toutes sortes de scénariosgénéralement dramatiques, provoqués par cette maladresse qu’elles ne cessent de se reprocher, au point de ne pas pouvoir s’endormir : c’est même au moment de glisser dans le sommeil que les pires conséquences leur apparaissent dans toute leur horreur

Ces enfants pourront, par exemple, se représenter l’issue supposément catastrophique d’une conversation à venir ; il en résulte un stress et une anxiété a priori injustifiés, puisque l’évènement ne s’est même pas encore déroulé. Et même si, finalement, tout s’est bien passé, cela ne l’empêchera pas de visualiser dans son esprit tout ce qui aurait pu mal tourner. De même, après une discussion au cours de laquelle il a été pris en défaut ou n’a pas su quoi répondre, il n’est pas rare qu’il se repasse mentalement l’intégralité de la situation pour réfléchir à ce qu’il aurait pu changer, dire autrement, et tente ainsi de voir comment la situation aurait évolué.

Dans le cas où il pense avoir blessé quelqu’un, le sentiment de culpabilité qui l’envahit est alors amplifié par le fait de revivre le moment, en quête de ce qui aurait pu se passer différemment, et ce alors même que la personne en question n’a peut-être pas été atteinte.

En réalité, tout cet enchaînement si pénible s’est produit uniquement dans leur esprit, leur anxiété leur a fait mal saisir les réactions qu’ils pensent avoir suscitées, alors que leur interlocuteur ne s’est rendu compte de rien ou bien qu’il n’a prêté qu’une attention distraite à ce qui lui est apparu comme un incident sans importance

L’enfant à haut potentiel intellectuel est généralement doué d’une forte empathie. Sensible aux autres, il a tendance à se mettre facilement à leur place, à tel point qu’il lui arrive de ressentir les émotions d’une personne plus fort que la personne elle-même. Il se peut également qu’il projette son propre ressenti sur son interlocuteur, alors que ce dernier n’a pas du tout le même état d’esprit ou, comme le dit Arielle Adda, « ne s’est rendu compte de rien ». Il en résulte une confusion, une incompréhension augmentée d’autant lorsqu’on lui répond qu’il n’a aucune raison de s’en faire, que rien de grave n’est arrivé, alors qu’il est convaincu du contraire en son for intérieur.

Plus que tout, il veille à ce que l’harmonie à laquelle il tient tant soit préservée. Ainsi, il évite du mieux qu’il peut de blesser son entourage ou de faire quoi que ce soit qui trouble sa tranquillité. Bien entendu, cela ne fait pas de l’enfant à haut potentiel intellectuel un parfait petit ange en toutes circonstances. Il a, comme tout enfant, ses petits problèmes, ses sentiments et ses émotions à exprimer. Mais lorsque cela le conduit à faire une bêtise, même sans gravité au final, ou à dire quelque chose qu’il ne pense pas vraiment ou pas autant, il en ressort perturbé, empreint de scrupules et d’une culpabilité qui peut le suivre plusieurs jours avant qu’il se fasse finalement une raison.

Par ailleurs, pour ne rien arranger, l’enfant à haut potentiel intellectuel est doté d’une mémoire phénoménale. Attention donc à bien lui faire comprendre qu’on ne lui en veut pas et à s’assurer qu’il n’ait pas mal interprété les réactions de ses interlocuteurs, afin qu’il ne conserve pas ce sentiment de culpabilité pour le restant de ses jours.
Pour finir, nous retrouvons l’habituel conseil de fin de chronique d’Arielle Adda :

Tenter de comprendre le mécanisme qu’un excès de scrupule peut provoquer, c’est alors seulement qu’on pourra apporter un apaisement efficace, puisque la cause de départ aura été identifiée, il est dès lors plus facile de désamorcer cet engrenage angoissant afin de l’éviter aux adultes, puisqu’ils auront compris que ce perfectionnisme exagéré risquait de troubler nombre de relations sociales.

Lire la chronique d’Arielle Adda en entier sur le site du Journal des femmes

1 commentaire

  1. C’est très bien écrit je pense que ça peut être aussi une source d’angoisse la créativité parfois pour certains.
    Parfois ça peut être le contraire c’est vrai je l’ai bien remarqué également les haut potentiel ont une très bonne mémoire dans ce qu’ils ont voulu d’apprendre et de comprendre .
    Ça peut être une source parfois anxiogène pour certains car ils connaissent la réalité des choses pour d’autres moins car ils savent que ça fait partie de la vie cette créativité

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