Arielle Adda s’attache à répondre à cette question dans sa chronique mensuelle sur le journal des femmes.
Avant de lire l’inventaire proposé par Arielle Adda des difficultés qui peuvent survenir en cette délicate étape qu’est l’adolescence, j’ai envie de vous emmener directement à sa conclusion. Elle me semble résumer l’ultime précaution à prendre à l’approche de cette période de transition : l’identification préalable.
Il est vraiment essentiel de savoir qu’il s’agit bien d’une adolescente douée, elle-même doit le savoir. C’est une grille de lecture indispensable pour apporter de la cohérence à ces manifestations excessives de malaise. Elle a impérativement besoin de se sentir comprise, et donc rassurée. Elle aura traversé un passage difficile, mais c’était seulement un passage.
https://www.journaldesfemmes.fr/maman/enfant-et-ado/2783983-difficultes-adolescentes-douees/
Arielle Adda cite avec justesse tous les décalages et incompréhensions que l’adolescente peut ressentir à ce moment, de façon peut être encore plus profonde et plus évidente que précédemment. En effet si la fille à haut potentiel à réussi à se conformer à ce que l’on attendait d’elle jusque là, sur le plan scolaire principalement mais social aussi, la transition peut être plus brutale et beaucoup plus douloureuse.
En effet c’est la période où l’on a besoin de se reconnaître à travers le groupe, à travers un modèle, de se construire avec les autres. Or, du jour au lendemain, ce qui semblait fonctionner, ce lien qui la reliait aux autres, est rompu. Le risque est grand de se retrouver seule, d’un coup, sans comprendre pourquoi ni comment cela s’est produit.
La clé : trouver son groupe de référence
Le besoin d’appartenance est fondamental pour les unes et les autres. Chacune va chercher la compagnie de celles qui lui ressemblent. Or si globalement les adolescentes ont un vaste choix parmi leurs semblables, pour les adolescentes à haut potentiel, la réciprocité est beaucoup plus aléatoire.
L’adolescente à haut potentiel, si tant est qu’elle ait eu besoin de se démarquer d’une façon ou d’une autre, est surtout en quête d’elle-même, de sa vraie personnalité, et n’a pas envie de faire semblant ou de tricher pour ressembler aux autres. Il arrive aussi un moment où la limite de ce qu’elle peut faire pour s’accommoder (ce qu’on pourrait qualifier d’effet caméléon) est atteinte, où cela devient trop lourd à porter.
L’adolescence peut être pour la fille à haut potentiel une période de profonds questionnements, de recherche de sens plus vaste, de quête réelle par rapport à l’avenir et à ses aspirations propres. Ses préoccupations sont d’ordre moral et intellectuel, et apparaissent très certainement trop tôt ou en décalage pour le groupe à travers lequel elle est censée se reconnaître.
Elle se sent fondamentalement différente des autres, c’est-à-dire de la norme, seule avec ses interrogations, ses rêves d’avenir malgré tout, sans savoir comment les concrétiser puisque le passage obligatoire par l’école lui semble rédhibitoire.
On dit souvent que les enfants à haut potentiel, dès leur plus jeune âge, n’ont pas l’insouciance de leurs pairs. Il se pourrait que cet état de conscience, omniprésent, les amène à toujours associer une forme de gravité à leurs actes et ne leur permette pas de partager aussi facilement ou avec autant de bonheur que les autres des activités plus futiles.
Lue telle quelle et d’une traite, la description de l’adolescence de la fille à haut potentiel livrée par Arielle Adda est bien noire ! Qu’on se rassure, ce n’est qu’un ensemble d’éventualités mises bout à bout à prendre comme autant de signes annonciateurs de décalages ou malaises sur lesquels il faut pouvoir mettre des mots.
Je partage son avis, l’adolescence malheureuse, de la fille ou du garçon, à haut potentiel n’est pas une fatalité. L’important est de prévenir cette étape en y associant une reconnaissance du haut potentiel s’il y a un quelconque doute. Cela ne changera peut-être pas grand chose à la difficulté à se reconnaître parmi ses pairs, mais permettra d’éviter bien des écueils si l’adolescente a conscience du fait qu’elle n’aborde pas la vie tout à fait comme les autres et peut s’autoriser, surtout, à vivre différemment son adolescence. Cela devrait lui permettre de faire de temps en temps des efforts d’adaptation et aussi de se tourner vers d’autres personnes, groupes, activités (sport, arts, musique…) pour se sentir en harmonie avec elle-même et les autres.
Si vous souhaitez aller plus loin dans l’accompagnement de l’adolescent à haut potentiel, nous vous recommandons l’ouvrage de Corinne Droehnlé-Breit, docteure en psychologie, spécialiste de l’enfance et de l’adolescence.
Lire la chronique d’Arielle Adda en entier sur le site du journal des femmes
Merci, il va falloir que ma fille, future ado, comprenne qu’elle ne vivra pas de la même façon que les autres la vie, j’ai mis 42 ans à mettre une explication sur ma sensibilité extraterrestre et j’aimerais qu’elle apprenne à mieux vivre avec que moi, car pour moi ça a été un énorme handicap
Bonjour,
Je pense qu’il n’y a pas de fatatité à mal vivre le haut potentiel dès lors que celui-ci est établi et reconnu.
En effet si votre fille est consciente de ses différences, elle peut interpréter ses réactions, besoins et décalages avec cette clé de décodage qui doit la rassurer et lui permettre d’être en accord avec elle-même et avec les autres (s’adapter en cas de nécessté mais aussi s’autoriser à avoir des envies et besoins différents, sans culpabiliser).
C’est le fait de ne pas savoir et se sentir en marge qui est beaucoup plus déstabilisant.
Votre expérience vous aidera à la comprendre elle à travers vous et aussi à beaucoup échanger avec elle afin qu’elle puisse exprimer ses doutes, ses ressentis, ses envies, et se sente entendue et comprise.