L’entrée à l’école et les premiers pas dans la société, hors du cocon familial, représentent un passage obligé pour l’écrasante majorité des enfants. Les petits précoces n’échappent pas à la règle. Pour certains d’entre eux, cette étape peut être mal vécue et présente des obstacles particuliers du fait de leur différence. Pourtant, ce n’est pas une fatalité et appliquer quelques règles de bon sens peut permettre de minimiser grandement les risques d’une mauvaise adaptation et les incompréhensions qui en sont souvent à l’origine, comme nous le rappelle Christel Petitcollin, auteur de « Mon enfant pense trop, comment l’accompagner dans sa surefficience ? » aux éditions Tredaniel.

Apprendre à son enfant à s’accepter tel qu’il est

Ces enfants et ados ont besoin qu’on arrête d’être dans le déni de ce qu’ils sont et même dans le déni du droit à être ce qu’ils sont. En fait, s’ils agissent, ressentent et pensent comme ça, c’est structurel ! On leur reproche qui ils sont, c’est violent quand même…

Ce point est particulièrement important dès le plus jeune âge car c’est sur lui que repose la construction d’une bonne estime de soi, indispensable à l’épanouissement de chaque enfant. Un enfant à haut potentiel qui s’accepte pleinement en tant que tel aura plus confiance en lui et fera preuve d’une résilience plus grande face à l’adversité.

Expliquer à son enfant comment son cerveau fonctionne

La principale clé scolaire qu’on peut donner aux enfants c’est qu’une pensée complexe simplifie les choses complexes et complexifie les choses simples.

Les enfants à haut potentiel, surtout les plus jeunes, ne sont pas toujours capables de comprendre pourquoi ils se sentent si différents des autres. Cela peut les entraîner dans des questionnements incessants sur leur propre personnalité et les mauvaises interprétations qu’ils peuvent faire de cette différence les pousser à s’interroger sur leur « normalité ». Leur expliquer en quoi leur mode de pensée diffère de celui de leurs camarades les aidera à relativiser.

Par ailleurs, expliquer ses particularités de fonctionnement cognitif à son enfant lui donnera les armes nécessaires pour aborder de la meilleure façon possible les apprentissages tout au long de sa scolarité.

Lui donner des clefs de compréhension du monde qui l’entoure

Mieux vaut que le parent se mette au service de son enfant pour lui décrypter les codes qui prévalent dans la société : la compétition, l’individualité, les consignes…

Il n’est évidemment pas question d’angoisser son enfant dès l’entrée en maternelle avec une pléthore de règles et de mises en garde anxiogènes. Cependant, il faut garder à l’esprit que les implicites communs à la majorité des camarades de son âge ne sont pas toujours partagés par l’enfant précoce. Cela l’expose parfois à prendre en toute bonne foi des décisions qui peuvent le mettre en difficulté dans ses relations avec ses pairs. Le sens de la justice, du respect des règles et de la tenue, assez répandu chez les enfants à haut potentiel, ne fait pas toujours bon ménage avec les cours de récréation et l’environnement scolaire. Partager son expérience de la vie en société avec son enfant ne peut en l’occurrence que l’aider à mieux vivre avec les autres.

Bien entendu, en matière scolaire tout ne dépend pas de l’enfant, loin s’en faut et ce serait une erreur, voire une injustice, de faire porter l’effort d’adaptation sur lui seul. Malheureusement, dans ce domaine comme dans bien d’autres, on n’est jamais mieux servi que par soi-même et il n’est pas inutile de prendre les devants pour armer son enfant dès que possible.

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