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Comment gérer la liberté avec un enfant à haut potentiel intellectuel ?

La notion de liberté peut parfois être bien vague, surtout pour un enfant. Où commence-t-elle ? Où s’arrête-t-elle ? Et comment l’enfant à haut potentiel peut-il trouver sa place tout en restant le plus possible soi-même ?

Comment améliorer les compétences sociales des enfants surdoués ?

Il existe beaucoup de profils d’enfants à haut potentiel différents, mais tous ont besoin, d’une façon ou d’une autre, de s’exprimer. Leur entourage peut les trouver – à tort ou à raison – parfois exaspérants, mais ça reste ancré dans leur nature. C’est de ce besoin de liberté que parle Arielle Adda dans sa chronique du mois de décembre dans le Journal des femmes.
En classe par exemple, il n’est pas rare que l’enfant surdoué pose des questions ou réponde à celles de l’enseignant sans tenir compte, du moins en apparence, des autres. Et même si ses interrogations peuvent sembler déplacées, elles ont malgré tout, quelque part, un lien avec le cours : il a simplement suivi le cours de sa réflexion, qui l’a mené un peu plus loin que ce à quoi on s’attendrait.

En réalité, il veut montrer à la maîtresse qu’il s’intéresse vraiment au cours, il participe, mais à l’excès, et c’est ce qu’on lui reproche. Il ne laisse aucune chance aux autres, résignés à accepter leur ignorance ou leur plus grande lenteur d’esprit : ils auraient fini par trouver cette réponse, mais pas aussi rapidement.
– Arielle Adda

Sur ce point, je me permets de préciser qu’il existe une grande variété d’enfants à haut potentiel : là où certains vont répondre instantanément, d’autres, trop perfectionnistes, se reposeront plusieurs fois la question mentalement avant d’être certains de leur résultat de peur de donner une mauvaise réponse. D’autres encore auront la réponse en tête mais n’oseront pas la donner par manque de confiance en eux, préférant attendre qu’un camarade le fasse pour confirmer leur idée.

Dans tous les cas, il est certain que l’enfant à haut potentiel est généralement en quête de reconnaissance, et c’est pourquoi, comme dans l’exemple d’Arielle Adda, il juge bon de répondre correctement et rapidement. Il n’y a donc aucune arrogance a priori (même s’il existe bien évidemment des exceptions), aucune intention de fanfaronner derrière sa participation bien que, d’un point de vue extérieur, on puisse penser le contraire, mais simplement un besoin de montrer ce dont il est capable, de faire reconnaître sa valeur et, surtout, d’être lui-même et de faire accepter tel qu’il est.

Pour autant, tout le monde n’est pas comme lui. La vie en société, avec des personnes différentes, nécessite pour tout un chacun des compromis. Il est avant tout important d’expliquer les choses, car un enfant à haut potentiel ne peut se contenter d’un « Parce que c’est comme ça ». Il a besoin de comprendre le pourquoi du comment, qu’il s’agisse d’une règle qu’on lui impose, d’un théorème mathématique, d’un interdit… tout est sujet à questionnement et à démonstration. Il peut-être extrêmement frustrant pour lui de lever la main en classe et de voir l’enseignant interroger un autre élève qui n’aurait pas levé la main ou aurait mis plus de temps à le faire. Mais si on lui explique qu’il ne peut pas répondre à toutes les questions, que ses camarades doivent aussi être évalués et pouvoir s’exprimer, il comprendra la plupart du temps. Cela ne signifie pas pour autant qu’il est facile pour lui de réfréner son ardeur ; mais il conçoit qu’il doive s’en accommoder pour le bien commun.

Sage et raisonnable, il sait qu’il y a des contraintes qu’il faut impérativement respecter : il n’est pas asocial, en toutes circonstances, il privilégie une nécessaire harmonie.
– Arielle Adda

Passé le compromis, il est tout de même important de veiller à ce qu’il ne soit pas en permanence forcé de se contrôler. S’il n’ose plus rien demander, ne se risque plus à participer de peur de se faire réprimander ou d’être ignoré, il finira inévitablement par s’éteindre. Il conviendra donc de prendre un temps pour répondre à ses interrogations. Il lui est évidemment extrêmement bénéfique aussi de passer du temps avec d’autres enfants – voire adolescents ou adultes – à haut potentiel, avec lesquels il peut être soi-même sans restrictions, sans réfréner son envie d’échanger, de discuter et de penser librement.

On retrouve l’habituel conseil de fin de chronique d’Arielle Adda :

La liberté ne se construit pas au travers des caprices qui empêchent d’accéder à la pleine maîtrise de soi. On s’efforce alors de la favoriser en la plaçant bien dans les limites qui la permettent. Il ne s’agit pas de laisser prendre des risques insensés parce qu’on a suivi ses impulsions sans réfléchir ni chercher à en comprendre l’origine. La liberté bien comprise favorise une construction solide de la personnalité.

Lire la chronique originale d’Arielle Adda sur le site du Journal des Femmes

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