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Veka

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  • Veka
    Participant

    Bonjour,
    Mon fils a décroché en première suite à son renvoi du lycée pour absentéisme. En fait il avait commencé à lâcher dès la seconde où il avait eu droit à deux conseils de discipline. Il n’a jamais voulu retourner en classe malgré une proposition de parcours aménagé (on a été jusqu’à lui proposer de n’aller qu’en cours de maths!). Je l’ai inscrit au bac en candidat libre et je l’ai laissé gérer comme il voulait. Ça n’a pas été simple de le voir vivre avec ses horaires décalés (coucher 6h du matin, lever 16h) et son rejet de toute contrainte ou discussion. J’ajoute a ça qu’il buvait beaucoup d’alcool et fumait du cannabis seul dans sa chambre. Il passait ses « journées » sur son ordinateur à jouer, regarder des documentaires et suivre des conférences en ligne. Il a eu son bac ES et s’est inscrit en fac de sciences sociales par défaut (il est passionné d’histoire et de sciences politiques). Il s’est pris un appartement (je lui ai trouvé un appartement) et moi j’ai quitté la ville pour rejoindre mon compagnon. Après deux ans sans quasiment aller en cours ni se présenter aux examens, il a décidé de ne pas se réinscrire en fac et de trouver du travail. Il a trouvé en décembre dernier une mission d’intérim dans un standard téléphonique pour 6 mois qu’il a abandonné au bout d’un mois car « les superviseurs lui parlaient trop mal ».

    Qu’est-ce que j’ai fait pendant tout ce temps où l’on vivait sous le même toit ? Je l’ai fait tester pour confirmer son HP, j’ai bataillé pour trouver un nouveau lycée et faire accepter un parcours aménagé, je lui ai présenté un psychiatre, un neurologue, une psycho neurologue pour des tests de troubles de l’attention, je l’ai emmené dans une association pour jeunes HP pour soutien scolaire,… À chaque fois il venait au premier rendez-vous avec moi, éventuellement il allait a un ou deux rendez-vous seul. J’ai essayé de lui transmettre des trucs de méditation, de relaxation pour s’endormir plus facilement, pour canaliser sa colère. Je lui ai donné des infos sur le fonctionnement des HP, sur le fonctionnement de la société. J’ai essayé de le motiver, de lui proposer des pistes de réflexion, j’ai passé des accords avec lui. Je lui ai proposé de faire un contrat civique, une mission humanitaire à l’étranger… J’ai passé des heures sur les forums, a lire des articles, à me renseigner, à chercher des solutions (mère HP que je suis). J’ai essayé de le bousculer le moins possible, de le comprendre, de lui montrer que j’étais à l’écoute, de faire preuve de patience…
    Et surtout j’ai beaucoup stressé, je me suis beaucoup inquiétée. J’ai vécu trois ans de stress quotidien avec un rejet de plus en plus agressif de sa part. Tout cela en étant entourée de personnes bienveillantes (des amis, son père, les grands parents…) qui avaient toutes des solutions à proposer : le mettre en pension, l’hospitaliser, lui donner des médicaments, j’en passe et des meilleures…

    Et puis un jour je me suis dit : Je pense que j’ai fait tout ce que je pouvais faire. En voyant son comportement, ses addictions je me disais qu’il n’allait pas bien mais lui m’a répété pendant des années qu’il allait bien, qu’il ne voulait aucune aide. La conclusion était évidente : je ne peux pas vivre à sa place mais par contre je dois, moi, vivre ma vie. J’ai alors coupé le cordon ombilical et je pense que ça nous a fait beaucoup de bien à tous les deux.
    Aujourd’hui je me contente de le laisser faire ses choix, ou ses non-choix. Je l’assure de ma confiance, mon soutien et mon amour, quoi qu’il fasse ou ne fasse pas, mon aide financière, psychologique ou administrative le jour où il en a besoin. Je me dis que c’est une question de temps, que son rythme n’est pas le même que le mien et que lui seul peut décider. J’ai confiance en l’avenir, il trouvera sa voie vers le bonheur, quelle qu’elle soit. Il est adulte aujourd’hui (21 ans) et décide de sa vie. Et si c’est cette vie qui lui convient aujourd’hui et même demain je n’ai pas a en juger.

    C’est sa vie. Et moi désormais je vis la mienne.

    Désolée pour ce long discours dont la conclusion pourrait être : faire au mieux, lâcher prise et faire confiance.

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