6 février 2013 à 10h34

Bonjour Françoise

Merci infiniment pour avoir pris de votre temps pour me répondre. Il ne m’était pas venu à l’idée qu’elle puisse être aussi perfectionniste puisque souvent, elle rechigne à faire des efforts : pour son cours de flûte,  les doigts et la tête fonctionnent merveilleusement , il lui  manque seulement  la niaque et l’energie d’aller jusqu’au bout (« je suis fatiguée »  – cf aussi  ses pbs de sommeil)

Ce manque de volonté à la moindre difficulté est difficile à accepter, car mon conjoint et moi (très perfectionnistes  et ce n’est pas un cadeau que  d’être à la fois hypersensibles et perfectionnistes !)  avons été passionnés très tôt dans nos domaines respectifs. On se posait moins de questions et même si la motivation manquait parfois, on travaillait dur (nos parents étaient moins compréhensifs et je les en remercie  encore aujourd’hui); c’est justement  cette discipline rigoureuse qui nous a permis aussi de nous accomplir (je suis instrumentiste) et cette flamme vit encore en nous et nous fait grandir encore aujourd’hui 

Et même si nous sommes pour un mode d’éducation beaucoup plus souple que celui de nos parents , si nous sommes plus complices avec nos enfants, nous regrettons leur tendance à se disperser, à zapper, à baisser les bras …

Mais peut-être  que cet effort de concentration est trop pénible pour notre cadette; je l’ai remarqué encore hier: elle a des tics  de visage lorsqu’elle essaie de mobiliser son attention et a du mal à tenir en place, même si on sent qu’ elle y met de la bonne volonté.

 Depuis que j’ai compris  cela (mais je me leurre peut-être), je ne la rabroue plus et au contraire essaie de l’aider en l’encourageant (avant, je m’énervais vite ! )

idem pour la danse qu’elle vient d’arrêter apres 2 ans 1/2 de pratique : toujours le même mot « c’est trop fatiguant  » et « on rabache toujours les même mouvements »

On a donc choisi de réduire les activités pour qu’elle garde du temps pour elle à la maison (elle se fait plus plaisir en jouant à la pâte à modeler, à dessiner , ou à se plonger dans les récits mythologiques (terminés les grecs et les romains, elle est passée  aux récits celtes,  hindoux, japonais, vikings, et aztèques: tout l’interesse)

Mais là ou vous avez certainement raison , c’est qu’en classe justement ! elle semble s’appliquer énormément ! « tu n’imagines quand même pas que je vais répondre n’importe quoi comme certains (qu’elle appelait en soupirant  les « bébés » en  3eme section de maternelle et qui sont toujours aussi « bébés » d’apres elle), ou faire des fautes d’orthographes donc je réfléchis, c’est pour cela que je suis lente »

Depuis qq semaines, la maitresse lui fait suivre  pour le français, le programme du CE2 (elle a un double niveau, c’est une chance) mais en revanche, elle béneficie de soutien en maths CE1 ! grand écart !! et rebelote l’autre jour : elle a bloqué en classe devant des questions liées à un  texte (CE2) c’était tellement évident qu’elle a cherché un 2 degré et ne le trouvant pas , elle n’a rien mis ( remarques peu amènes de la maitresse dont c’est la première année d’enseignement et qui tout sauf patiente)

Notre fille nous dit parfois qu’elle n’aime pas l’école , qu’elle aime apprendre , découvrir de nouvelles choses, mais qu’elle prefererait que ce soit à la maison avec papa et maman.

Bien sûr qu’elle apprendrait plus vite, à son rythme, mais elle a besoin d’apprendre aussi la vie en société  et d’apprendre à s’adapter; à  « vivre ensemble « ;  elle a de nombreuses copines tout aussi vives qu’elle   (quelle équipe !), mais il est sûr que je m’interroge sur cette fatigabilité qui se manifeste souvent chez elle et qui me surprend pour une enfant aussi vive et qui chante toute la journée à la maison (ce qui énerve passablement la grande !!)

Merci encore Françoise pour vos réactions , vous qui connaissez cette réalité depuis plus longtemps que nous.