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GG44

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  • GG44
    Participant

    Bonsoir A.C,

    Que d’émotions qui remontent en vous lisant car vos mots me renvoient à notre histoire. Notre fils âgé maintenant de 10 ans a été diagnostiqué précoce à l’âge de 6 ans. Nous nous doutions de son haut potentiel mais n’en avions pas mesuré les tenants et aboutissants.
    C’est son comportement à l’école et son mal être qui nous ont amené à consulter dans ce cadre : il pleurait tous les matins et était à fleur de peau, triste même avec nous…Il exprimait le fait qu’il était fatigué car il avait l’impression que son cerveau n’arrêtait jamais de penser même la nuit…

    Il fallait l’aider : j’ai alors contacté un bénévole avec qui j’ai pu poser des mots. Cette personne m’a invité à lire un ouvrage (dont je ne pourrais vous donner le nom aujourd’hui) et là tout est apparu cohérent et les années passées se sont reconstituées comme un puzzle : hypersensibilité émotionnelle, olfactive, auditive ; perte d’intérêt rapide pour l’école où il s’ennuyait (il devait emmener ses propres livres car il avait épuisé ceux de la bibliothèque de l’école) ; difficultés à prendre du plaisir aux jeux des autres enfants dans la cour…etc
    Enfin, l’association m’a conseillé un professionnel qui pourrait le diagnostiquer et dans tous les cas (même s’il n’était pas précoce) l’aider : c’est tout ce qui comptait pour nous!

    Avant de prendre rendez-vous, nous lui en avons parlé : quel soulagement, il avait hâte. Je me rappelle ces 15 jours d’attente où il me dénombrait tous les jours le temps qu’il restait avant qu’il voit « le docteur du cerveau » selon ses termes.

    Nous avons eut la chance que l’école soit compréhensive aussi car alors que nous ne leur avions pas encore parlé de notre démarche, nous avions été convoqué pour un passage en classe supérieure en cours d’année suivant certaines matières car malgré tout socialement il avait « son âge » et nous ne voulions pas tout bousculer.

    La fin de l’année s’est bien passée mais nous allions déménager et nous avions la crainte qu’il aille dans une école moins adaptée, moins « agile ».

    Sur les conseils de son ancienne maîtresse, nous avions cherché une école où il serait en double niveau afin qu’il ne s’ennuie pas et c’est ce qui s’est passé : il me disait, « une oreille en CE1, une oreille en CE2 ».
    Nous n’avions rien dit à la maîtresse car nous ne savions pas comment cela serait accueilli. À la rentrée, nous avions rencontré son enseignante, mais nous avons senti une réticence à ce sujet : « de plus en plus de parents me disent que leur enfant est HP, j’aime bien me faire mon propre avis ».

    Aussi à la Toussaint, ne voulant pas que notre fils retombe dans un mal être, nous avions demandé à faire le point avec elle. Nous avions amené au cas où le bilan de la psychologue. Nous avons été ravis qu’elle nous le demande d’elle même car elle avait en effet constaté qu’il était différent et qu’elle se demandait parfois comment lui parler. Au delà de ses capacités intellectuelles scolaires supérieures à la moyenne, elle n’avait pas pris conscience de son hypersensibilité.

    Les activités extra scolaires ont toujours été compliquées pour lui aussi : le sport d’équipe n’était pas pour lui car il ne trouvait pas sa place. Pas très à l’aise dans son corps en plus, ça été compliqué de trouver une activité dans laquelle il se sente bien.

    Aujourd’hui, il est en CM2, il a des copains et mène sa vie d’enfant. Nous l’accompagnons dans sa différence. Nous communiquons beaucoup même si parfois c’est une huître et qu’il refuse d’aller consulter ou de nous parler à nous : il a une marraine à qui il se confie. Nous souhaitons l’accompagner au mieux dans sa vie d’enfant et de futur adulte. Nous sommes conscients qu’il y aura des hauts et des bas. Il a trouvé son activité : la voile. Seul sur son optimiste ou son catamaran, en lien avec la nature, il « s’éclate ! ».

    Pour tout vous avouer, l’arrivée du collège me questionne un peu et nous y serons attentifs.

    Aujourd’hui, il a préparé son discours pour être élu au conseil municipal des enfants! Si ce n’est pas le cas, nous savons déjà qu’il faudra gérer sa frustration car pour lui ce n’est pas juste une élection…

    Être précoce et parents de précoces n’est pas simple mais une fois la différence identifiée, on peut aussi ouvrir les yeux sur les aspects plus positifs : les conversations sur des sujets auxquels vous n’auriez jamais pensé, une finesse d’esprit et un humour acéré, une hypersensibilité riche d’empathie….

    Merci de m’avoir lu et espérant vous avoir aidé à ma manière.

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