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Claire
Participant17 septembre 2019 à 16h30Bonjour,
Je suis moi-même maman de plusieurs enfants HPI, dont ma fille aînée, qui aura bientôt 16 ans et a fait une violente phobie scolaire en classe de 4e. Comme vous, nous avons paniqué au moment où elle n’a plus pu aller au collège. Ses professeurs n’ont rien compris a ce qu’il se passait sur le coup (« Non, pas elle ! Elle est si brillante ! »), puis petit à petit, nous avons trouvé des solutions avec le collège et de l’aide à l’extérieur.
Aujourd’hui, elle est en terminale en scolarité totalement normale, et même si parfois elle a des moments de stress, elle a appris à les gérer et à les dépasser.
J’ajouterais à la liste des éventuelles causes d’une phobie scolaire qu’a dressée Françoise l’hypersensibilité sensorielle, dont personne ne parle et à laquelle personne ne pense (pas même sur ce site), mais qui peut aussi être une cause, liée à d’autres facteurs, de phobie scolaire. C’est ce qu’a vécu notre fille, et ce que vit un de nos fils, qui a 8 ans. Le haut potentiel lié à une éventuelle hypersensibilité peut être source d’épuisement et de stress insurmontable. C’est quelque chose qu’il faut connaître.
Si vous souhaitez que nous partagions sur ces points, n’hésitez pas.
J’espère que votre rendez-vous s’est bien passé.
A très bientôt peut-être. -
Claire
Participant13 juin 2019 à 18h48Bonjour Damael,
C’est étonnant ce que vous dites pour votre fils, concernant sa latéralité ! J’ai rencontré un peu la même chose avec ma fille aînée. Elle est toute latéralisée à gauche, sauf l’écriture. D’ailleurs, son écriture est laborieuse et pas très harmonieuse (et ne l’a jamais été).
Je m’étais aussi posée la question a un moment si elle ne s’était pas contrariée en me voyant écrire (son père est gaucher, ainsi qu’un de nos enfants). Je me souviens que petite, elle prenait naturellement tout de sa main gauche, puis ça a changé avant son entrée à l’école. Depuis, on m’a dit qu’elle avait une latéralité croisée (pied directeur gauche, œil directeur gauche, mais main droite).
Mais à 15 ans, je pense qu’on ne peut plus faire grand chose pour arranger son écriture…
Bonne soirée,
Claire -
Claire
Participant13 juin 2019 à 18h42Bonjour Charlotte,
En fait, j’ai 6 enfants de 17 ans, 15 ans 1/2, 13 ans 1/2, 11 ans, 8 ans et 4 ans 1/2. Ma grande de 15 ans a le même « souci » que Mayeul. Elle a été diagnostiquée THP l’an dernier suite à de nombreuses difficultés (avec, entre autre, un ICV de malade !) : phobie scolaire en 4ème et déscolarisation, angoisse terrible, stress ingérable (elle mettait des coups de poing dans les murs tant elle n’arrivait pas à gérer !). Elise a aussi un trouble du développement neurosensoriel, mais il est handicapant surtout pour le sens tactile, ce qui n’a pas arrangé sa phobie scolaire (impossibilité de gérer la proximité des autres : elle ne supportait même pas qu’on lui pose la main sur l’épaule pour lui dire bonjour !). Elle a travaillé avec une orthophoniste en remédiation sensorielle, ce qui lui a fait beaucoup de bien, puis elle a fait une thérapie à Vannes, avec la même neuropsy que Mayeul, et ça a été miraculeux ! Comme vous le dites, les problèmes de gestion des émotions impactent aussi la famille. Et quand ça va mieux, cela impacte la famille dans le bon sens ! Notre fille a quand-même un aménagement d’examen pour le bac. Elle passera les écrits dans une salle à effectifs réduits, et elle a un temps compensatoire. Elle a sauté la 3ème (sa déscolarisation lui a permis de travailler à la maison et de finir sa 4ème et faire sa 3ème en seulement 6 mois, en autonomie complète) et est donc en 1ère L cette année. Elle va mieux et cela a même eu un impact sur ses relations sociales, beaucoup plus fluides maintenant !
En ce qui concerne Mayeul, il a en effet des difficultés d’écriture (on vient de faire un bilan avec une psychomotricienne à Auray : restitution le 24). L’écriture est très difficile, laborieuse et épuisante. Il lit bien, mais va trop vite et loupe des mots. Il a lu très tôt, puisqu’il n’a pas été en GS. Comme il ne va plus en classe, je lui fais rattraper ses leçons à la maison, mais c’est super compliqué car tout est en décalé par rapport à l’école, et la maîtresse ne me donne presque pas d’instructions. Du coup j’y vais au bon sens… Le problème, c’est que Mayeul voudrait passer très vite à la notion suivante quand il a compris quelque chose, et pourtant je reçois des dizaines de fiches (sur la même leçon) qu’il doit rendre. Sa maîtresse n’arrive pas à le comprendre, ce qui a sûrement contribué à son rejet de l’école. Elle applique le PAI à la lettre (ce qui est déjà bien !), mais sans aucune implication personnelle : pas de retour affectif, pas une parole encourageante… Elle lui a même dit une fois, devant moi, qu’il était ridicule : il faisait une crise d’angoisse pour essayer un coussin Dynair prescrit par le médecin scolaire. C’est vrai que ça paraît idiot comme ça, mais Mayeul a peur de la nouveauté et il était paniqué à l’idée qu’il aurait un coussin sur sa chaise que personne d’autre n’a. Après, quand il a vu que les enfants de sa classe voulaient tous l’essayer, il s’est détendu.
Mayeul va à l’école le lundi matin, le mardi matin, le vendredi matin, parfois le jeudi après-midi, mais uniquement dans le bureau de la directrice, qui a décidé de le prendre sous son aile, puisque c’était impossible en classe. Elle est très bienveillante (c’était sa maîtresse en CE1) et pour le coup, il a tout le retour affectif dont il a besoin. Le jeudi et le vendredi, comme elle est en classe, il est avec la secrétaire qui appelle Mayeul « son petit collègue » et qui est très attentive à lui. En plus, il est au calme, avec assez peu de lumière, ce qui lui convient mieux. Sa maîtresse a refusé de dévisser le néon qui était au-dessus de sa tête et qui l’épuise visuellement.
Sinon, mes autres enfants vont plutôt bien. D’après une professionnelle des enfants atypiques qui a voulu voir la fratrie, ils sont tous plutôt zébrés, mais n’ont pas forcément de problèmes. Par contre, c’est vrai qu’on voit petit à petit qu’ils sont très différents des enfants de leur âge, et qu’ils ont en général peu d’amis, ayant peu de sujets de conversation à partager. Notre aîné est un scientifique passionné par les maths et la physique. Il voulait prendre les deux spécialités en terminale S, mais c’est impossible ! Notre 3ème est un artiste, notre 4ème est un inventeur très ingénieux, et notre petite dernière, un mélange de tout ça !
Bref, il y aurait encore des tas de choses à partager !
Est-ce que votre Côme a des difficultés pour l’écriture et la lecture ? Est-ce qu’il a des centres d’intérêts particuliers ?
Vous êtes-vous aussi posé la question pour vos autres enfants ?
A très bientôt,
Claire -
Claire
Participant12 juin 2019 à 10h21Bonjour !
Comme je suis heureuse de vous lire !!
J’habite moi aussi près de Vannes, et je suis maman de plusieurs enfants, dont un petit garçon « pas comme les autres » qui a 8 ans. Nous avons affronté avec lui de nombreuses difficultés depuis ses 3 ans en particulier. C’est un enfant très intelligent mais dont les centres d’intérêt sont à des années-lumière des enfants de son âge. Il a réussi malgré tout (mais ça ne fait qu’un an) à se faire deux copains (plus âgés que lui, car il a sauté une classe). La scolarité est une souffrance pour lui : il n’est plus scolarisé normalement depuis Noël, mais en tout et pour tout, il n’a fait que deux semaines normales à l’école cette année, entre la rentrée et mi-septembre. Depuis, c’est sporadique. Il a un PAI à l’école pour encadrer ses nombreuses absences (notre médecin scolaire est super et a parfaitement compris son fonctionnement et sa souffrance), car il porte également un « trouble du développement neurosensoriel » (ce qui veut dire que ses sens sont sur-développés et que son cerveau gère mal les stimuli sensoriels) et un « syndrome de dyssynchronie sociale » très marqué. Il a fait beaucoup de progrès ces derniers temps grâce à plusieurs thérapies, notamment avec sa super psy et sa super orthophoniste (pour une remédiation neurosensorielle). Je trouve qu’on a de la chance : on a des professionnels de haute qualité à Vannes et Auray.
Bref, si vous souhaitez discuter ou même que nos petits gars se rencontrent, ce serait génial ! Mais je préfère vous prévenir que mon petit bonhomme a du mal avec la nouveauté, et que les relations sociales sont difficiles pour lui. Il faut un certain temps pour qu’il s’ouvre, pour l’apprivoiser, même si ça va mieux depuis sa thérapie.
N’hésitez pas à répondre si vous voulez ! Nous habitons à Plumergat, près de Sainte-Anne d’Auray. Où habitez-vous ?
Belle journée !
Claire -
Claire
Participant13 mars 2019 à 10h48Bonjour Christophe,
J’espère ne pas vous avoir offensé avec ma dernière tirade !
Comme je vous comprends aussi ! Quand je vous lis, j’ai l’impression de lire ce que mon mari me dit parfois !
Quand vous dites « En résumé… il ne faut plus dire « mais parle moi, je ne peux pas le deviner »… mais dire « ce que tu fais ou dis, me blesse » », c’est exactement ce que j’entends aussi. Il condense même ces deux phrases : « je ne peux pas deviner ce que tu ressens, parle-moi, ça me blesse quand tu ne me parles pas ».
Il me semble que nous les femmes (certaines en tout cas), on a tendance à penser que si notre homme nous aime vraiment, il est capable de nous comprendre sans qu’on ai à parler. Mais aussi sensible soit-il, il ne peut pas lire en nous comme un livre ouvert (et heureusement !).
En ce qui concerne le « sauveur », pour ma part, si ce n’est pas mon mari qui me sauve, c’est quand-même lui qui m’a permis de comprendre qu’il y avait un truc qui clochait. Maintenant que mes murs tombent, il sait que c’est aussi en partie grâce à lui, et même grâce à certaines de ses maladresses (quand il se posait en psy avec moi par exemple), tout simplement parce que cela m’a ouvert les yeux.
Vous êtes certainement très clairvoyant sur votre compagne. Elle a de la chance, tout comme je mesure que j’ai eu de la chance de tomber sur mon homme (même si parfois ça a été galère !) : pour moi, cela m’a empêché de tourner en rond dans mes murs.
Comme on dit : la vie de couple, c’est affronter à deux les problèmes qu’on aurait pas rencontré si on était resté seul !
Et puis, les zébrures n’arrangent rien, parce qu’on est tout le temps en train de chercher, de vouloir comprendre, et on est un peu perfectionniste sur les bords et aux entournures ! Des empêcheurs de tourner en rond ! C’est très bien !!Bon venons-en aux enfants !
Nous avons aussi quelques galères surtout avec deux de nos enfants.
Notre deuxième, Elise, qui a 15 ans maintenant, a fait une phobie scolaire brutale en 4ème. Elle s’est déscolarisée d’un seul coup en janvier. C’est là qu’on a découvert qu’elle était zébrée aussi. Il a fallu faire des pieds et des mains pour trouver une solution d’urgence. Finalement, elle a terminé l’année scolaire en scolarité à la maison, avec des cours en ligne (des vidéos sur lesquelles les profs délivrent le cours, avec supports papier à imprimer). Elle était totalement autonome, ce qui était parfait pour moi. Elle a adoré ces cours qui étaient d’un très bon niveau et où les profs étaient passionnants. Elle a terminé sa 4ème et fait sa 3ème entre janvier et juillet (elle n’a pas passé le brevet). Ensuite, le deal était qu’elle retourne en classe en seconde à la rentrée suivante, avec une année d’avance du coup. C’est resté difficile cette année-là avec pas mal d’absentéisme car trop angoissée (et elle voulait continuer à la maison !). Cette année, elle est en 1ère Littéraire, et elle va beaucoup mieux. Elle a fait une thérapie pour mieux gérer ses angoisses envahissantes. Très très efficace ! Elle a 2 à 3 ans de moins que ses camarades (elle est de fin d’année) et elle survole la classe à 17 de moyenne.
Pour elle aussi, on disait qu’elle ne serait bien qu’une fois sortie du système scolaire. Elle déteste l’école, mais elle fait ce qu’on attend d’elle quand-même. On lui a appris à « faire avec », et à essayer de se faire plaisir sur ce qu’elle aime. Tant pis pour le reste. Elle s’en sort très bien, vu la cata que c’était en 4ème.
Nous avons aussi un petit Mayeul de 7 ans qui ne rentre dans aucune case. Le médecin scolaire a dit que ce genre d’enfant ne peut pas être scolarisé comme les autres. Il a un trouble du développement neurosensoriel lié à sa « précocité ». Son cerveau ne sait pas gérer les stimuli sensoriels, et tout est une douleur pour lui, au sens propre. L’école est une torture, surtout s’il s’ennuie. Quand il est bien occupé, passionné par ce qu’il fait, il supporte mieux son environnement. Mais s’il s’ennuie, et c’est le cas en classe cette année, il est agressé de tous les côtés par le bruit, la lumière, les odeurs,… Cette année, sa maîtresse de CE2 est super froide. Elle nous dit qu’en plus de 30 ans d’enseignement, elle n’a jamais eu un élève comme lui. Elle ne veut pas gérer. On lui demande de dévisser le néon qui est au-dessus de Mayeul pour que la lumière ne l’agresse pas, et elle ne veut pas. C’est pourtant pas compliqué ! Donc résultat : il ne va plus en classe depuis Noël. Il y retourne depuis 2 semaines, 2 matinées par semaine, mais uniquement seul dans le bureau de la directrice (qui elle est super). Le reste du temps il apprend à la maison… c’est galère avec mon travail.
Bref, je ne crois pas que ce que je vous raconte vous aide beaucoup !
C’est dur de se dire que nos enfants ne seront bien qu’une fois sortis du système. Certains profs sont tellement obtus ! Parfois, il faudrait des choses toutes simples pour que nos enfants soient bien, mais non. Certains ne sortent pas de leur petit confort, de leur petite case. C’est usant pour les parents. Et ça se complique avec les études, quand c’est Parcours Sup qui décide de l’école où notre enfant va aller alors que ce n’est pas son vœu. Encore une trouvaille ce truc !!
Ce qui est certain, c’est qu’on a du pain sur la planche pour trouver des solutions qui soient bonnes pour nos enfants. Mais il y en a, c’est sûr. Il faut fouiner, chercher… et partager !
Et pour votre fille, ça se passe bien ?
A très bientôt,
Claire -
Claire
Participant12 mars 2019 à 19h12Bonsoir Christophe !
Pas d’inquiétude pour l’orthographe ! J’ai un mari qui m’écrit parfois des poèmes magnifiques… pleins de fautes qui me font mourir de rire… le pauvre ! Mais c’est le fond qui compte dans ce cas ! Il a beaucoup de mal avec l’orthographe pour le coup, malgré tous ses efforts.
Décidément ! qu’est-ce que je me retrouve dans la description d’Anne-Laure ! La caverne, ça me connaît ! Et le monologue, ça, c’est lui qui connaît ! Nous nous sommes souvent dit la même chose Alain et moi : on est l’inverse de l’image classique du couple. Je ne sais pas du tout si c’est en lien avec les zébrures ou si c’est simplement qu’on s’est trouvé comme ça… Mais au moins, on reste complémentaires !
Si je peux me permettre juste un petit témoignage personnel : Alain a souvent voulu se poser en « sauveur » avec moi. C’est à dire qu’il connaît mes blessures (nombreuses) et mon histoire (compliquée) qui fait que je suis comme je suis, et lui n’ayant pas vécu la même chose pensait qu’il pouvait m’aider, me « sauver » en quelque sorte, me guérir. Or j’étais très agacée par cette position de « sauveur » qu’il prenait. Je crois que ça n’arrangeait pas les blocages. La guérison (et elle n’est pas terminée), n’est venue que parce que j’ai compris que ma façon d’être pouvait le blesser (aussi parce qu’il me l’a dit), que je portais des souffrances très ancrées, très anciennes, et que j’ai réalisé que je pouvais m’en libérer. Et que cette libération pouvait donner un nouveau sens à ma vie, un nouveau tournant, un souffle nouveau. Tout au fond de nous, au cœur du cœur, il y a un lieu qui n’est pas atteint par les blessures, qui reste tout neuf. Quand j’ai découvert ça, ça a été une révélation. J’ai appris à cultiver ce petit lieu inexploré pour qu’il prenne de plus en plus de place, et qu’il inonde les parties blessées. Cela se fait, tout petit à petit. Peut-être Anne-Laure a-t-elle un passé difficile, des blessures. Elle trouvera ses ressources en elle-même. Il ne faut pas se poser en « sauveur », mais juste l’accompagner pour qu’elle découvre elle-même ce qu’elle a tout au fond.
Mais peut-être que je me plante complètement pour elle !!
Demain matin, je reviendrai parler des enfants.
Pour le moment, je vous souhaite une belle soirée !
Claire -
Claire
Participant7 mars 2019 à 9h20Alors à très bientôt !
Bonne reprise après les vacances !
Claire -
Claire
Participant6 mars 2019 à 10h50Cher Christophe,
Votre message m’a époustouflé ! Vraiment !
Il y a tant de choses qui se recoupent avec notre propre histoire !
Je suis une humble graphiste (comparée à vous !) et correctrice indépendante, après avoir fait une école d’architecture d’intérieure à Lyon. J’ai bossé ensuite comme coloriste BD, et je me suis dirigée vers le graphisme ensuite, et correctrice récemment (j’ai une passion pour l’orthographe et la littérature). Mon mari a divagué longtemps dans des boulots qui ne l’épanouissaient pas, dans lesquels il s’ennuyait. Il disait toujours « je suis sous exploité ! ». Maintenant, il est enseignant depuis 3 ans et il s’épanouit enfin ! Nous habitons en Bretagne. Mais je suis originaire de Rochefort-sur-Mer !
C’est drôle car d’habitude, on se retrouve sur ce site pour parler de nos enfants, et là c’est plutôt en tant qu’adultes qu’on se reconnaît !
Mon mari et moi sommes un peu comme votre compagne et vous : mon mari (qui est aussi artiste et passionné de montagne) est très créatif, très adaptable, réfléchit beaucoup sur tout tout le temps. Moi j’étais beaucoup plus rigide. Je me reconnais pas mal dans la description que vous faites de votre compagne. Mais c’était avant ! Nous avons fait un long chemin pour nous adapter l’un l’autre. Nous avons découvert que nous étions zébrés à travers nos enfants (ils sont 6… on est un peu fou dans la famille… ça fait un beau troupeau de zèbres… et chacun ses rayures !). Pour mon mari, ça a été un peu comme une révélation : « mais voilà ! tout s’explique !! » et pour moi, ça a été un refus total dès le départ. Oui, c’est sûr, mon mari était un zèbre. Mais moi, je me sentais plutôt cruche. Normal, quand on pense tout le temps dans tous les sens, qu’on se sent comme « à part », qu’on a du mal à s’intéresser aux conversations vides de certaines personnes de notre entourage, c’est qu’on est un peu bête. Bête de ne pas arriver à rentrer dans le moule, d’avoir cette impression de déconnexion permanente des autres (sauf avec certaines rares personnes).
Il me semble, en tout cas c’est ce que j’ai vécu, que cette posture que vous décrivez comme rigide est une protection, une carapace qu’on se met quand on sent qu’on est hyper vulnérable. Tout le travail pour moi a été d’accepter petit à petit cette particularité : être un zèbre. Et je peux vous dire que ça a été un vrai combat contre moi-même, contre le personnage que j’avais forgé pour me protéger depuis l’enfance. J’ai fini par accepter que mon hyperémotivité faisait partie de moi, que je n’avais pas à en avoir honte, que c’était ça aussi qui faisait de moi une artiste, qui me donnait cet attrait pour la langue française, pour son chant, ses mots, sa belle écriture ; qui me donnait aussi cet amour et cette compréhension particulière des enfants, les miens comme ceux que je croise ailleurs, et qui me donne (nous donne ! Mon mari est pareil !) cet optimisme débridé (ce manque de réalisme pour les rabat-joie) qui fait qu’on est sûr que demain sera meilleur.
J’ai lu des livres sur le sujet, j’ai potassé sur internet, j’ai été très encouragée par mon mari, et j’ai fini par aller voir une professionnelle près de chez nous, qui m’a confirmé cela. Elle a fait exprès d’utiliser le terme « surdoué », que je n’aime pas du tout, pour me « réveiller », pour que je comprenne bien et que ça rentre dans ma caboche dure comme le granit breton. J’ai pleuré tout ce que j’ai pu, j’ai eu un espèce de vertige… ça fait mal quand les murs se fissurent ! Et puis petit à petit, j’ai commencé à accepter que mes rayures se dessinent à nouveau. Les murs s’effondrent un par un. Ce n’est pas encore fini car on n’abat pas comme ça près de 40 ans de fortifications !
Tout ça pour vous dire que votre compagne a peut-être un chemin à faire. Mon mari a été exemplaire de patience et de bienveillance. Il me dit maintenant qu’il a eu souvent la tentation de la fuite devant mon esprit obtus, ce manque de douceur, presque d’humanité parfois. Mais il savait que j’avais besoin de guérir des blessures, de découvrir qui j’étais. Et puis, on dit souvent que c’est beaucoup plus difficile pour les femmes d’accepter leurs zébrures. Je ne sais pas pourquoi, mais ça a l’air vrai.
Bon finalement, je n’ai répondu qu’à votre seconde question. Mais moi aussi je pourrais parler de cela pendant des jours !
Si vous avez envie de partager, on pourra parler de votre fils ensuite. Nous avons deux enfants au lycée (17 et 15 ans), un au collège (13 ans), et les autres en primaire et maternelle (10, 8 et 4 ans). Le sens du vent en Bretagne étant principalement « à l’ouest », ce n’est pas toujours simple non plus !
A bientôt, j’espère, de vous lire encore, même si c’est long 😉
Claire -
Claire
Participant17 septembre 2018 à 18h28Chère Carine,
Je me permets une réponse à votre message, car tout ce que vous soulevez est proche de ce que nous vivons avec notamment notre fille aînée (elle a bientôt 15 ans). Nous avons mis du temps à accepter de faire « diagnostiquer » certains de nos enfants (en fait, uniquement ceux qui rencontrent des problèmes), et nous avons sauté le pas en juin dernier pour deux de nos enfants. Mine de rien, cela a été un soulagement de savoir, enfin savoir, que « oui », ils ont quelque chose de différent. Cela permet vraiment de comprendre concrètement ce qui se passe en eux. Par contre, nous avons refusé un chiffre QI qui ne veut rien dire à notre sens. Nous avons seulement plusieurs indices (indice de compréhension verbale, indice de raisonnement fluide, indice de mémoire de travail, etc…), et cela est beaucoup plus parlant pour nous. Si vous le pouvez, faites-le car c’est vraiment bénéfique.
Notre fille a fait une phobie scolaire en janvier 2017 (en classe de 4ème). Elle a du être déscolarisée et après conseils et rencontres avec des professionnels (psy, enseignante spécialisée, orthophoniste), il a été décidé qu’elle entrerait en 3ème en mars, mais avec des cours aménagés : 3 matières au collège, le reste à la maison. Cela s’est très bien passé. Elle a donc fait sa 3ème a son rythme, c’est à dire en 4 mois ! Elle est ensuite retournée en cours au lycée en seconde. Elle a craqué à nouveau en avril, où elle n’est pas allée en cours pendant un mois, puis après les vacances de Pâques, elle a repris le chemin du lycée, plutôt bien (entre temps, elle a commencé l’équitation, ce qui est une vraie thérapie pour elle).
La question s’est posée à nouveau de terminer les années lycée avec le CNED, mais finalement, nous n’avons pas fait ce choix, je vous explique pourquoi : il nous a semblé que le choix de l’IEF était une fuite devant son trouble anxieux très envahissant, et pour qu’elle grandisse, qu’elle affronte la vie et apprenne à aimer le monde dans lequel nous vivons, il nous a semblé qu’il était plus judicieux de l’accompagner dans une scolarité normale. Concrètement, elle va en cours, c’est très dur en ce début de 1ère (elle pleure parfois, car elle se sent mal), et l’accompagnement consiste à beaucoup parler avec elle, lui permettre de rester à la maison certaines journées ou demi-journées (je suis travailleur indépendant, je peux donc m’adapter la plupart du temps), quand elle ne peut pas surmonter son angoisse, et lui dire qu’aucune porte n’est fermée. Mais on tente le coup. Elle commence ce mois-ci avec sa psychologue des ateliers de méditation de pleine conscience, dont nous attendons beaucoup. Cela va l’aider à sortir de sa tête où tout va trop vite, où tout l’angoisse.
Nous avons eu le même genre de problème avec notre garçon de 7 ans, et nous avons fait le même choix : accompagnement, dialogue, bienveillance. Et les équipes scolaires sont dans le même état d’esprit, ce qui facilite beaucoup les choses. Les résultats de cette persévérance commencent à porter du fruit, puisque notre petit bonhomme se fait ses tout premiers copains cette année, il s’ouvre au monde (on l’a longtemps cru autiste, et en fait, c’est un grand angoissé, tétanisé par le monde), il est de mieux en mieux.
Tout cela pour vous dire que le choix de l’IEF n’est pas forcément une solution miracle, même si cela peut être vraiment bien dans certaines situations, nous l’avons expérimenté. Surtout que pour avoir les cours règlementés du CNED, il faut avoir un diagnostic médical posé (et pas juste un HP), sinon ça coûte une fortune ! La phobie scolaire rentre dans ce cadre, mais votre enfant fait-il une vraie phobie scolaire, ou n’a-t-il simplement pas envie d’aller à l’école car il s’y ennuie ?
Bon courage à vous,
Claire -
Claire
Participant4 avril 2018 à 12h22Bonjour,
Nous sommes dans le Morbihan, et si votre enfant a besoin d’aide, je peux vous donner le nom d’une personne compétente qui elle-même vous redirigera sur des professionnels sur la région nantaise : Nathalie Perraud. Je ne sais pas si je peux mettre son numéro de téléphone dans le forum, aussi n’hésitez pas à me contacter par mail : cm.fiala@free.fr
Bien à vous. -
Claire
Participant4 avril 2018 à 12h17Chère Camille,
Bravo pour votre initiative ! Félicitations !
Si nous pouvons vous être utiles, nous avons 6 enfants THPI (16 à 3 ans), tous différents bien-sûr, certains avec des difficultés, d’autres qui s’en sortent « bon gré mal gré ».
A votre service si vous le souhaitez.
Bien à vous,
Claire -
Claire
Participant12 mars 2018 à 18h55Bonjour Anne56,
Je viens seulement de lire votre message, et peut-être avez-vous trouvé des solutions depuis, mais je tente tout de même de vous donner les noms des praticiens que nous avons rencontré pour nos enfants.
D’abord, Mme Nathalie Perraud, à Saint Avé, qui est une enseignante spécialisée dans les profils cognitifs atypiques. C’est elle qui a décelé la précocité chez nos enfants (par un long échange avec chacun). Elle ne fait pas de bilan QI bien-sûr, mais elle est très efficace pour nous aider à comprendre nos enfants. Elle propose aussi de la méthodologie pour la scolarité, puisqu’elle est d’abord enseignante. Elle travaille avec un panel de professionnels sur Vannes et la région. Notre petit garçon est aussi suivi par une orthophoniste sur Auray en remédiation cognitive et sensorielle, car il souffre de nombreuses hypersensibilités qui le gênent dans son quotidien. Comme c’est une orthophoniste, il suffit d’avoir une ordonnance du médecin pour un bilan orthophonique, et la remédiation passe par ce biais, c’est donc pris en charge.
Mais il faut aussi savoir que selon les soucis que rencontre votre enfant, on peut être obligé de rencontrer un professionnel dédié. Pour notre part, si en juillet quand j’écrivais mon message, les choses se passaient mieux pour notre fils, cela s’est beaucoup compliqué depuis la rentrée dernière. Il va donc rencontrer très prochainement une neuro-psychologue à Vannes, car là, je ne peux plus du tout suivre. Il est absolument calme et attentif en classe, et à la maison, c’est juste parfois invivable. Pourtant, cela fait un an qu’il est en remédiation ! Cela a eu des effets impressionnants au début, et maintenant, il est à nouveau assailli par ses hypersensibilités, notamment au bruit et à la lumière (mais la remédiation ne peut pas grand chose contre ces deux-là). Il appréhende donc tellement l’école que presque tous les jours, il faut s’y mettre à 3 pour le chausser, lui mettre son manteau, et le trainer jusqu’à sa classe (sans s’énerver, en essayant de ne pas lui faire mal car il se défend bec et ongles !). Une fois en classe, tout va bien, puis de retour à la maison, c’est la tornade. Et là, je vois que l’aides des professionnels qui l’avaient aidé jusqu’à maintenant a besoin d’un complément. C’est pourquoi il va voir une neuro-psy.
Pardon, je n’étais pas sensée raconter tout ça, mais c’est surtout pour vous dire que parfois, on est obligé d’y mettre le prix si notre enfant à des besoins vraiment particuliers.
Bien à vous,
Claire -
Claire
Participant12 mars 2018 à 18h22Chère Céline33,
Comme je comprends votre inquiétude ! Ma fille a 14 ans, elle est en seconde, et me dit exactement la même chose. Elle se glisse dans un groupe de fille un peu plus vieilles qu’elle, puisqu’elle a de l’avance à l’école, en espérant pouvoir parler de choses intéressantes, mais elle trouve les sujets de conversation plats et sans intérêts : la musique à la mode, les films pour ados, les fringues… aucun intérêt. En revanche, elle est érudite en théâtre, en littérature, elle a une culture générale énorme (elle retient tout en histoire) et elle a une pensée philosophique qui est vraiment poussée. Je ne sais pas d’où elle sort tout ça ! Elle essaie parfois d’élever les conversations, mais elle se rend compte que les autres sont vite dépassées, et surtout pas du tout intéressées (elle a même essayé de parler avec une prof d’histoire, qui lui a dit qu’elle en connaissait trop et qu’elle était hors des clous !)
Comme votre fille, elle a fait une phobie scolaire. Elle reste fragile et parfois le moral est au fond des chaussettes (c’est le cas en ce moment), surtout parce qu’elle se sent trop décalée avec les autres, et que le système scolaire ne lui convient pas tel qu’il est.
Dommage que nous ne soyons pas dans votre région !
Bon courage pour l’accompagnement de votre fille. A bientôt peut-être.
Claire -
Claire
Participant31 janvier 2018 à 18h19Bonjour chère Maman Heureuse !
Je suis aussi une maman de grande famille (6 enfants) et je suis très touchée par votre message. L’évolution de votre grande fille me fait beaucoup penser à celles de mes deux grands, qui ont maintenant 16 et 14 ans. Mon ainé (un garçon) a eu sensiblement le même parcours que votre fille dans la petite enfance. Debout à 6 mois, il marchait à 11, connaissait ses lettres et savait écrire son prénom à son entrée chez les tout-petits (l’année avant la PS), savait compter, et dessinait remarquablement. Comme c’était le premier, on n’y voyait que du feu ! Pour nous c’était tout à fait normal… surtout que la petite sœur, arrivée 20 mois plus tard, prenait un peu le même chemin. Si elle a marché plus tard, elle a en revanche parlé hyper tôt, puisqu’à 15 mois, elle chantait des chansons avec les paroles complètes. Elle a appris à lire très vite, puisqu’à Noël de grande section, elle savait complètement lire (elle avait tout juste 5 ans, car elle est de fin novembre). L’écriture est arrivée dans la foulée.
Si pour notre ainé, la scolarité a été facile d’un point de vue relationnel, ça n’a jamais été le cas de notre fille qui a toujours eu des soucis. Elle a encore aujourd’hui peu d’ami(e)s, et est surtout à l’aise avec les adultes. A 14 ans, elle est en seconde, car elle a fait une phobie scolaire en 4ème, qui l’a amenée à accélérer sa scolarité pour moins s’ennuyer. C’est une jeune fille très spéciale, avec un caractère bien trempé et peu de notion de ce qui se fait ou pas en société (ex : à la fin d’un cours, elle est allé directement demander à sa nouvelle prof remplaçante de français si elle avait le concours ou pas, car elle en a marre d’avoir des profs incompétents… là vous ne savez plus où vous mettre… heureusement, la prof ne l’a pas mal pris !). Elle vit dans un monde imaginaire, écrit et lit beaucoup. Elle est arrivée deux années consécutives 1ère de la section jeune lors d’un concours de dictée (style Bernard Pivot) et est une vraie littéraire.
Nous avons aussi un petit garçon de 6 ans, en CE1, qui a du sauter une classe en raison de son profond ennui. Il était très scolaire et donc se comportait parfaitement en classe. Mais il compensait à la maison, et c’était devenu juste invivable. La saut de classe lui a fait du bien, mais aujourd’hui, il s’ennuie déjà ! De plus, il a des hypersensibilités sensorielles qui le gênent beaucoup en classe : hypersensible au bruit, à la lumière, etc… ce qui l’épuise.
Peut-être serait-il bien de voir pour vos enfants, s’ils ont des hypersensibilités sensorielles, notamment votre fille ainé. C’est souvent le cas des enfants HPI. Chez nous, tous nos enfants ont des hypersensibilités, mais certains savent les gérer et d’autres moins. Pour ceux-là, c’est important de savoir quelles sont les sens qui sont exacerbés (ou l’inverse) pour pouvoir les accompagner.
Notre fille ainée a une très forte hypersensibilité tactile (avec une zone de protection d’au moins 1m50 tout autour d’elle, ce qui fait que le contact avec les autres est compliqué) et olfactive (elle sent tout avant tout le monde. Dès qu’elle rentre, elle sait ce qu’on va manger à peine la porte ouverte). Ce serait gérable si ça n’avait pas d’impact, mais il se trouve qu’elle réagissait violemment si on lui posait la main sur l’épaule pour lui dire bonjour par exemple, ou si une odeur était trop forte pour elle. Pour nos deux enfants pour lesquels ces hypersensibilités sont vraiment gênante, nous avons eu recours à une orthophoniste spécialisée dans la remédiation cognitive sensorielle. Elle les a aidé par des exercices, à accepter petit à petit le touché, les odeurs… Notre fille a fait des progrès incroyables grâce à elle. Maintenant, elle supporte qu’on la touche, elle supporte mieux les travaux de groupe au lycée. De même pour notre fils, mais pour lui, la remédiation est encore en cours, car il a sans doute un autre soucis : son comportement est proche d’un syndrome d’Asperger, et nous sommes en pleine recherches pour cela.
J’ai été moi aussi très longue, mais j’aurais eu encore plein de choses à vous dire.
Je vous souhaite bon courage et plein de bonheur avec votre famille. Quand on découvre les choses, c’est vrai qu’on a l’impression d’être devant un océan sans fin… mais petit à petit, on comprend mieux ses enfants, on peut les accompagner et s’entourer des bonnes personnes. Accompagner une famille HPI est un boulot à temps plein ! Les mots d’ordre : patience, bienveillance, exigence, et… patience. -
Claire
Participant19 juillet 2017 à 8h50Bonjour,
Je viens de rejoindre ce forum, et en lisant votre message, cela me fait de la peine pour votre enfant et pour vous !
Si cela vous intéresse, dans le Morbihan, nous avons la chance d’avoir des praticiens abordables et qui sont vraiment spécialisées dans les profils d’enfants atypiques. Les bilans pour nos propres enfants (nous en avons 6) nous ont coûtés en tout et pour tout 120€ ! Évidemment, nous n’avons pas de chiffre QI, mais peu importe : l’important est de pouvoir comprendre et accompagner nos enfants. Notre fils de 6 ans avaient ce genre de comportement que vous décrivez. Aujourd’hui, il va mieux et nous retrouvons notre petit garçon joyeux ! -
Claire
Participant19 juillet 2017 à 8h40Bonjour,
Je viens de rejoindre ce forum et me suis intéressée à votre question : j’ai également un enfant dans cette situation (mais il a 6 ans), qui a sauté la GS. A Noël en CP, il croyait qu’il entrerait en CE1 en janvier ! Je suis bien d’accord avec Françoise qui vous dit que l’avance prise par les autres élèves va être vite rattrapée par votre enfant. Je ne sais pas où vous en êtes en ce mois de juillet, mais je peux juste vous dire que je n’ai pas eu de bons échos du collège dont vous parlez à Vannes. Non pas qu’il est mauvais, mais d’après plusieurs amis qui y ont mis leur enfant, cette classe d’EPI n’est pas à la hauteur.
Bien à vous.