18 décembre 2016 à 11h23
Bonjour,
Je me reconnais tellement dans le témoignage de Doty sauf que je suis dans le public. Mais cette façade qu’il faut se forger coûte que coûte, cette obligation de faire semblant de s’intéresser aux autres juste parce que c’est « normal » … Se lancer des défis éreintants juste pour tromper l’ennui … La seule différence, pour moi, était de plaire à mon père! De toujours l’entendre: vois comme ta cousine a réussi, vois comme la fille de la voisine est brillante ( et moi j’entendais juste vois comme tu es nulle, vois comme j’ai honte que tu sois ma fille, je les aurais préférées elles). Sauf que je lui en ai parlé: suite aussi à la lecture du livre de Cristel Petitcolin.
Mon père a pleuré! Jamais il ne s’était douté de mon ressenti, de cet écho dont j’étais la seule à avoir conscience. Il ne s’était jamais douté que ces propos aient pu avoir un quelconque incident pareil! Cela a été le choc, pour lui comme pour moi: on n’a tout simplement jamais été sur la même longueur d’onde: on ne décode tout simplement pas de la même façon les paroles entendus, les attitudes perçues, on ne parle tout bêtement pas le même langage!
Et depuis je me sens comme une étrangère qui ne réussit toujours pas à parler et comprendre le langage sociale du pays dans lequel elle est pourtant née! Une éternelle étrangère qui ne pourra peut être jamais s’intégrer? Que de douleurs, d’inquiétude, de colère face à cet handicap: je me considère comme une extrasociale, c’est comme les extraterrestres sauf que je suis étrangère à la société… Bref toujours le même problème: accepter sa différence.