Bonjour,

En 2015, sur le conseil d’une collègue j’ai lu « je pense trop » de C. Petitcollin qui parlait du cerveau droit et de son fonctionnement et je me suis totalement identifiée dans ce qu’elle appelle la surefficience mentale. Pour la première fois de ma vie, j’avais l’impression d’être « normale » et pas « folle », ce fut une véritable révélation. Je me suis toujours sentie différente et à part, en marge de la société. Suite à cela, j’ai enchaîné sur diverses lectures sur la douance. Sans ce livre je ne me serais jamais de ma vie penchée sur ce sujet, ne me sentant pas concernée du tout.
Les livres qui m’ont le plus parler sont ceux de Jeanne Siaud-Facchin « Trop intelligent pour être heureux » et « L’enfant surdoué ».

J’avais passé un test QI WICS (je crois) lorsque j’avais environ 15 ou 17 ans et j’avais obtenu un résultat de 115, soit, rien qui puisse faire penser à un HP. Ma mère à 120 et ma sœur 112 (nous avons passé le test en même temps au même cabinet). Aujourd’hui je ne me sentirai pas capable de le refaire, sachant que le résultat ne serait pas meilleur. (J’ai fait un test internet payant en 2015 et j’ai obtenu à nouveau 115).

La frustration que je ressens est que je me retrouve encore une fois dans la catégorie des « incasables ». J’ai tout le fonctionnement du SD mais pas le QI.
Le fait de pouvoir mettre une « étiquette » ou simplement un nom sur ce que l’on est, est un soulagement. Enfin on sort de la catégorie des « je suis à côté de la plaque » et cela justifie le sentiment de décalage permanent.

« Je pense trop »
« On me dit que je suis compliqué, que je me pose trop de questions »
« Dans ma tête ça ne s’arrête jamais »
« J’ai l’impression de venir d’une autre planète »
« Je n’arrivais pas à trouver ma place, mais maintenant que j’ai 37 ans je m’assume enfin, j’apprécie et cultive ma différence »

Mon mari est très probablement HP. Nous sommes une famille de 3 hypersensibles, ce qui n’est pas toujours évident à gérer.

Si je vous ai parlé de mon cas, c’est parce que mon fils me ressemble énormément.

Mon fils a 7 ans ½ et est en difficulté scolaire, il est déconnecté de son corps et de l’école, il est dyspraxique et dysgraphique. Par contre, malgré sa situation, il est passionné de sujets pointus, tels que le fonctionnement détaillé du corps humain, la mort, le spirituel et la religion, la géographie, les sciences et les expériences… Il fait des associations d’idées très poussées pour son âge (selon les maîtresses et ses thérapeutes) et a un vocabulaire très riche. Il a également un grand sens de l’humour…
Mais à l’école il est un « assisté » – les autres l’aide à s’organiser et à travailler… De plus, il est souvent assez seul pendant la récréation et se fait parfois rejeté lorsqu’il veut tenter de jouer au foot par exemple.

Pour le faire étudier ou lui expliquer les leçons qu’il n’a pas suivi en classe, je dois batailler sans cesse.

Pendant quasiment 3 ans, il pleurait lorsqu’on l’amenait à l’école le matin. Cette année, pour la première fois, il ne pleure plus et est même parfois content d’y aller.

Je lui ai enfin trouvé une psy spécialisée dans les HP. Il a fait un test de QI mais les résultats sont trop hétérogènes selon elle pour être corrects. Sa psy pense comme moi, qu’il est HP. Heureusement que j’ai beaucoup « étudier » le sujet, sinon il aurait fini en spécialisé, sous Ritalin avec une étiquette de bipolaire ou de dépressif !

Je lui dis toujours qu’il est comme un diamant : une fois qu’on aura réussi à casser la roche, on verra sa vraie valeur et qu’il pourra briller et révéler son réel potentiel.

Pour moi être HP c’est fonctionné de manière différente avec une sensibilité exacerbée…
Peut-on être HP sans que le chiffre de QI ne corresponde ? C’est toujours difficile d’être dans la catégorie des incasables.

Merci de m’avoir lue.

Très belle journée.
Carine