Aidons nos enfants à bien grandir › Forums › Forum principal › Mon frère – 16 ans – « enfant » décrocheur
- Ce sujet contient 5 réponses, 2 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par
Françoise, le il y a 10 années et 5 mois.
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Aerin
Participant9 janvier 2015 à 11h56Bonjour,
Mon petit frère a été détecté l’année dernière ; il se croyait bête (il était bien le seul), alors ma mère lui a fait faire les tests. Je pense que ma mère n’est pas « surdouée », mais mon père l’était ; il est mort lorsque mon frère avait 4 ans.
Mais voilà, vous vous doutez de la situation ; l’arrivée au collège s’est faite en douceur, mais peu à peu il a eu l’impression de perdre tout son fameux « pouvoir », puisqu’il ne réussissait plus sans travailler, et que le travail pour lui, ça ne veut pas dire grand chose. Il a le profil décrocheur.
Ma mère est submergée, elle ne veut plus de lui, elle n’a pas la rigueur qu’il faudrait pour cadrer mon frère. Il vient de redoubler sa troisième, il n’a même pas eu son brevet cet idiot… et ses résultats ne sont pas meilleurs, parce qu’il n’y a pas de suivi particulier. Ma mère ne comprend pas comment réagir, elle est fatiguée (c’est épuisant de tout le temps répéter sans aucun résultat…). La fin de l’année va vite arriver, et il faut absolument que je lui trouve une solution.
Lorsqu’il était en 6 eme et en 5 eme j’étais à la maison et je pouvais donc aider ma mère à le gérer, je surveillais son travail, je le faisais avec lui. Mais je suis partie deux ans pour étudier, du coup je culpabilise, et non à tord je pense. Je reste chez moi un mois, et je cherche donc toutes les techniques ou jeux possibles à lui présenter pour favoriser sa concentration, pour lui donner le goût de l’effort, pour qu’il arrête de se morfondre, trop lucide qu’il est sur son propre état.
En auriez-vous à me proposer ?
Sinon, je cherche aussi un psychiatre ou un pédopsychiatre qui aurait vraiment de l’expérience dans ce domaine ; une figure « paternelle » lui ferait certainement du bien (région Bretagne).
Ma mère en a tellement marre qu’elle envisage même de le laisser se débrouiller après la troisième pour qu’il aille travailler. Je lui ai suggéré de l’envoyer un an à l’étranger ou je ne sais pas où, enfin un an à faire quelque chose d’autre, pour qu’il ai le temps de grandir, de trouver un domaine qui lui plait, de reprendre goût à l’apprentissage. Elle ne veut rien entendre tant que ce n’est pas une demande de sa part. Je termine mes étude en août, et je pourrais donc le prendre en charge un an si c’était nécessaire, même si ma propre rigueur laisse parfois désirer.
Qu’en pensez vous ?
Comme beaucoup, je suis désemparée, je lis, je passe des heures sur des forums, je n’ai pas envie de le voir enchaîner les échecs dès le début de sa vie, mon petit frère est vraiment un mec bien et ce rythme commence à le rendre réellement taciturne, mauvais, colérique l’emplit de rancoeur. Je ne veux pas de ça pour lui.
J’ai 20 jours pour tenter d’améliorer la situation, pour lui donner les outils qui le feront peut être avancer.
Je vous en prie, donnez moi des solutions, même les plus farfelues, même si ce sont des techniques qui viennent des moines Shaolin ou des Indiens d’Amérique, donnez moi des solutions…
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Françoise
Maître des clés12 janvier 2015 à 15h53Bonjour,
Cela doit être très difficile pour vous de gérer cela toute seule, et c’est admirable.
Je vous conseille dans un premier temps de trouver un soutien extérieur afin de vous conseiller et vous aider.
Vous pouvez entrer en contact avec les associations (afep, anpeip) de votre secteur, je vous mets un lien vers l’afep Bretagne :
http://afep-antennes.nuxit.net/index.php?option=com_content&task=view&id=178&Itemid=169
Je pense que vous devez aussi essayer, aussi difficile que cela puisse être, d’investir votre maman dans cette affaire afin que toute la pression ne retombe pas sur vous et que cela ne vous use pas.
Pour votre frère, de même, je pense qu’il faut en parler avec lui, et qu’il exprime ses frustrations d’une part, et un souhait d’avenir d’autre part. Souhaite t-il continuer les études (en faisant abstraction de l’expérience passée), a t-il une passion, un intérêt pour quelque chose, et voir ensuite la meilleure façon de faire (même si ce n’est pas scolaire ou sous une autre forme).
S’il veut continuer sa scolarité, il peut aussi sortir du système classique, soit par la voie des cours à distance (cned ou autre établissement) soit en étudiant à la maison (à son âge la scolarité n’est plus obligatoire) : ce peut être une année de remise en question et de pause afin de remettre les choses à plat, axée sur un projet il ne s’agit bien sûr de ne rien faire, mais par exemple étudier les langues, une matière qui lui plaît….) afin de lui redonner confiance et repartir ensuite sur de bonnes bases.
Dans un premier temps pour finir je vous suggère vraiment de trouver les coordonnées d’un psychologue spécialisé de la précocité (via l’afep ou l’anpeip) qui pourra le conseiller, le suivre, d’aller avec lui et votre maman à des réunions d’information, rencontrer des gens…
Je vous mets encore un lien vers l’inspection académique de Bretagne, avec les coordonnées des référents précocité (responsables précocité éducation nationale) de Bretagne que vous pouvez contacter aussi, et diverses adresses d’associations.
http://www.ia29.ac-rennes.fr/jahia/webdav/site/ia29/groups/IA29_webmestres/public/ElevintellectPrec.pdfEt enfin, vous pouvez comprendre et accepter sa colère, mais il doit aussi accepter de réagir et comprendre combien votre aide est précieuse et constitue quelque part un sacrifice. Sa coopération est donc nécessaire afin que vous ne vous investissiez pas pour rien. Etre en colère oui, mais réagir est obligatoire, à son âge il peut le comprendre et vous le doit si vous lui consacrez tou ce temps.
En espérant vous aider,
Françoise. -
Aerin
Participant13 janvier 2015 à 0h34Bonsoir,
Oui, merci de m’avoir répondu. Je pense que les réponses vont venir petit à petit… mais ce n’est pas évident. Je vais tenter de suivre vos conseils, mais il est certain qu’il reste du pain sur la planche…
Merci encore. J’essaierai de revenir mettre un nouveau message ici quand la situation aura évolué ; en bien, je l’espère.
Merci.
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Françoise
Maître des clés13 janvier 2015 à 19h53Je vous souhaite de trouver la solution adéquate.
Au plaisir de vous relire,
Françoise -
Aerin
Participant3 février 2015 à 15h02Bonjour,
J’ai pris contact avec l’AFEP de Bretagne qui m’a donné le numéro de l’inspecteur académique se trouvant près de chez moi. J’ai entamé le sujet avec lui avant de convaincre ma mère (non sans difficulté) de le rappeler. Ils ont longuement discuté, et je pense que ma mère s’est vraiment sentie rassurée ; pour ma part, je me sens soulagée parce qu’elle maintenant quelqu’un à qui s’adresser si vraiment elle ne sait plus quoi faire…
Suite à cet entretien, elle a recontacté le nouveau collège de mon frère (la directrice avait bien précisé qu’il serait prit en charge comme il convenait, qu’ils avaient déjà eu ce genre de cas, dont son propre fils…). Finalement, ma mère a appris par le tuteur de classe de mon frère qu’aucun des professeur n’était au courant de son cas (de plus, il n’a pas le profil « comportemental » en classe selon lui). Bref, normalement maintenant toute l’équipe pédagogique est au courant et les choses vont être remises au clair.
De plus, j’ai donné et imposé d’autres outils à mon frère pour apprendre ses cours ; au cas où ça aiderait certains parents, je les précises ici.
– Tout d’abord, il a désormais un emploi du temps précis à son retour de l’école ; un quart d’heure/20 minutes maxi pour goûter et se poser.
– Ensuite, devoirs en bas, non loin de ma mère (ou de ma soeur, ou de moi même, quand nous sommes à la maison).
– Il fait ses exercices seul sauf si il a besoin d’aide, il apprend à utiliser des dictionnaires quand il en a besoin. Quand c’est possible, il fait ses exercices avec son meilleur ami, qui est moins bon que lui et a donc besoin d’explications. C’est vraiment l’idéal parce que ça l’oblige à décortiquer ce qu’il fait, mais aussi la patience, l’enseignement, et l’organisation.
– En ce qui concerne l’apprentissage strict, il a trop de mal tout seul, donc il le fait avec quelqu’un. Par exemple pour les verbes irréguliers en anglais, on les lui fait réviser, mais surtout, il les écrit sur un tableau véléda, assez grand. Ca lui laisse la place de garder dans un coin ceux qu’il n’a pas su afin de mieux les mémoriser. Le tableau est un outil qu’il a tout de suite adopté ; ça lui permet d’être actif physiquement, d’écrire et d’écouter, bref, ça lui a bien plu. Et bien sûr, ça ne marche pas que pour les verbes.Dernier outil essentiel : toujours se tenir à ce programme. C’est le point sur lequel j’ai le plus dû insisté auprès de ma mère, qui a enfin compris que c’était vraiment important. J’ai aussi acheté des bouquins que je lui ai transmit après les avoir lu, notamment « La précocité intellectuelle » de Danielle Dufour (condensé de ce que l’on sait sur les surdoué, etc) et surtout « Accompagner l’enfant surdoué » de Tessa Kieboom, qui est vraiment bien pour aider les parents à élever (et à accompagner comme le dit si bien le titre) leurs enfants.
Conclusion pour le moment, je me sens bien soulagée, et je vous remercie de m’avoir donner les clés permettant de déverrouiller cette situation. En plus il a une très bonne idée de ce dans quoi il veut travailler, alleluia, il ne devrait pas passer dix ans à ramer sans aucun cap pour le mener. Merci encore.
Affaire à suivre.
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Françoise
Maître des clés3 février 2015 à 16h38Bonjour,
Je suis vraiment contente si j’ai pu vous aider et vous félicite d’avoir su trouver des solutions si rapidement.
Votre frère a vraiment de la chance de vous avoir !
Je trouve que votre programme est très efficace, il met en place un cadre tout en laissant un peu de souplesse et met l’accent sur les spécificités de votre frère et en tient compte.
Le « contrat » est souvent une bonne chose car il permet de travailler sereinement avec une certaine surveillance et de réagir lorsqu’on s’en écarte.N’hésitez pas à nous donner des nouvelles, les situations apaisées font du bien à lire et servent d’expérience pour les autres ados dans le même cas !
Si vous trouvez d’autres trucs et astuces (en vous remerciant pour ceux du jour), vous pouvez bien sûr nous écrire aussi, voire même un jour faire un article sur les changements positifs pour votre frère (mais laissons le temps au temps)!.A bientôt et pensez à vous maintenant que vous avez plus de temps pour vous !
Françoise.
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