Aidons nos enfants à bien grandir › Forums › Présentation des membres › Maman heureuse mais perdue
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Mamanrhibou, le il y a 7 années et 4 mois.
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Mamanrhibou
Participant31 janvier 2018 à 1h39Bonjour,
J’ai quatre enfants et je m’inquiète, surtout pour ma grande de 9 ans et ma troisième de presque 3 ans.
Mon petit bout de tout juste un an marche depuis un petit moment et va trop vite pour tout, comme deux de ses sœurs. Il a déjà une bonne dizaine de mots à son vocabulaire et comme ma première son premier mot, prononcé à 9 mois et demi (vidéo à l’appui), a été « regarde ». C’est son mot préféré. Il est curieux, adorable et plein de vie.
Ma troisième a 6 ans. Elle est entrée au CP cette année. Elle est brillante, tout est facile à l’école et à l’air, pour l’instant, à l’aise dans ses baskets. Elle m’a dit quand même qu’elle s’ennuyait un peu de temps en temps. Elle me rapporte minimum deux très beaux dessins par jour car elle finit avant les autres. Elle n’est pas la seule, ça me rassure mais quand même. Je lui ai imprimé 8 mots fléchés pour la semaine, elle les a avalé en une journée. Je ne m’inquiétè pas trop car elle aime ce qu’elle fait et me le dit carrément. « maman qu’est ce que je m’amuse à l’école ».
Ma première est mon plus gros souci. Je ne sais même pas par ou commencer. Quand elle est née je n’avais aucun point de comparaison donc je ne me suis pas trop posé de question. A un mois, elle a attrapé son premier jouet, à quatre elle était assise, à huit elle était debout et a commencé à signer avec moi, à 9 mois premier mot « regarde », à onze elle marchait, à douze elle ne jouait plus qu’à la poupée, aux voitures et aux jeux de construction. A 18 mois, elle m’a mis à la porte de sa chambre pour jouer tranquillement avec ses bébés. A deux ans et demi, elle a eu un ami imaginaire ou plutôt un animal très encombrant, c’était un cheval. Il est resté environ six mois avec nous. En rentrant à l’école elle connaissait son alphabet et comptait jusqu’à 18. Elle était dans une classe à double niveau petit-grand, elle est restée en retrait pendant plus d’un mois. La maitresse commençait à s’inquiéter mais ça n’a pas été plus loin car elle a choisi son camps, les grandes sections. L’année suivante, elle était terriblement triste quand ses amis sont partis. Elle a tout de même trouvé une amie. L’entrée au cp a été désastreuse, elle ne comprenait pas la logique de la maitresse alors elle mettait de l’ambiance. C’est moi qui lui ai appris à lire. En deux mois c’était fait. Le Ce1 s’est super bien passé mais elle avait une maitresse « pas pareille ». En Ce2 la maitresse m’a convoqué pour me dire que ma fille ne travaillait pas. Que peut être elle faisait partie de ces enfant pas scolaire. Qu’il fallait qu’elle se décide à travailler car elle avait du potentiel. Elle m’a recommandé d’aller voir la psy scolaire. Bilan, ma fille a un deux ans d’avance sur certaines choses mais les choses scolaires c’était pas terrible, ce qu’il lui fallait c’était plus de temps seule à seule avec moi, peut être le quatrième était en trop. Voilà sa réponse, on en est resté là. J’ai accordé plus de temps à ma fille. Je suis mère au foyer mais j’ai toujours essayer de trouver un espace pour chacun. J’ai commencé à me poser des questions. J’ai lu des choses sur les enfants précoces et j’y ai retrouvé beaucoup de ma fille. Elle est sensible voir trop, elle a énormément d’empathie pour les êtres humains et les animaux. Elle déteste les injustices. C’est une grande écolo aussi. Quand elle aime quelque chose, elle le lit une fois et le sait. Elle a une mémoire incroyable. A la rentrée, les choses se sont gâtées. la maitresse m’a convoqué parce qu’elle ne comprenait pas ma fille. Elle croyait qu’elle avait un retard. En réalité elle s’est complétement éteinte, elle était malheureuse dès qu’elle passait la porte de l’école. La maitresse a compris rapidement. Son fils est enfant précoce. Elle m’encourage a aller la faire réellement tester et elle a aménagé du temps pour ma louloute, pour qu’elle reprenne confiance. Du coup scolairement ça va beaucoup mieux. Socialement, c’est autre chose. Elle n’a plus d’amis, elle est seule et fait tout pour rester en classe pendant la récré. Si elle doit sortir, elle préfère raconter des histoires aux cp plutôt que de jouer a des jeux de bébé avec des hypocrites et des menteurs. Elle s’exclue et est exclue. Elle n’aime pas l’école. J’ai compris que ses amis sont en réalité passé en sixième. Certains, la prennent pour une débile et l’insultent. C’est dur, elle en souffre régulièrement. Les maitresses ne voient pas tout mais j’ai sa prof avec moi. Elle comprend. Je vais la faire tester bientôt, j’espère que ça pourra nous aider, aussi bien elle que moi. Car parfois je suis démunie et j’ai peur que ça recommence avec ma troisième.
C’est une enfant particulière car elle est poli-allergique sévère. Elle se promène en permanence avec son kit de survie. Elle est surprenante. A deux ans elle m’a demandé pourquoi elle était allergique et m’a dit que c’était nul qu’elle n’avait pas envie. Aujourd’hui, elle à bientôt 3 ans. Elle connait son alphabet, elle sait dénombré jusqu’a dix. Elle connait les couleurs et les formes, elle est agile avec un ciseau et elle a une logique en ce qui concerne le travail qui me surprend en permanence. Elle a aussi deux petits amis imaginaire pepette et bébé. Ils sont tout petits mais ils la suivent partout. A la rentrée, elle était très triste de ne pas aller à l’école avec sa copine et son copain. Elle voulait apprendre à lire aussi. Et un an c’est long alors elle m’a dit qu’elle s’ennuyait et voulait faire du travail à la maison quand les sœurs sont à l’école. Le mois dernier on a commencé les minuscules. Elle se débrouille pas mal. Mais j’ai pris peur, je me suis demandé ce qu’elle allait faire à l’école, alors je suis aller voir la maitresse de petite section, quand elle a vu le travail réalisé, elle a fait les gros yeux et m’a dit que c’était déjà d’un niveau moyenne section. Elle m’a conseillé de la faire tester et de revenir les voir une fois que ce sera fait. Peut être qu’à la rentrée, elle pourrait rentrer en moyenne section directement. A voir. Je tiens à préciser que je ne la force jamais à travailler. C’est elle qui vient à moi. Je ne la sur-stimule pas, je l’accompagne dans ses demandes. Quand on bosse toute les deux c’est pour environ 30 à 45 min le matin et c’est tout. Après, elle me dit c’est bon et s’en va jouer pour la journée.
Voilà, je suis une maman heureuse mais parfois complétement désemparée. Je me dit que je dois peut être en rajouter et dès fois je suis carrément en colère contre le système. Je suis perdue, j’espère que j’y verrais bientôt plus clair car cela m’empêche parfois de dormir. C’est qu’on les aimes nos bout de chou.PS : désolée c’était un peu long !
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Claire
Participant31 janvier 2018 à 18h19Bonjour chère Maman Heureuse !
Je suis aussi une maman de grande famille (6 enfants) et je suis très touchée par votre message. L’évolution de votre grande fille me fait beaucoup penser à celles de mes deux grands, qui ont maintenant 16 et 14 ans. Mon ainé (un garçon) a eu sensiblement le même parcours que votre fille dans la petite enfance. Debout à 6 mois, il marchait à 11, connaissait ses lettres et savait écrire son prénom à son entrée chez les tout-petits (l’année avant la PS), savait compter, et dessinait remarquablement. Comme c’était le premier, on n’y voyait que du feu ! Pour nous c’était tout à fait normal… surtout que la petite sœur, arrivée 20 mois plus tard, prenait un peu le même chemin. Si elle a marché plus tard, elle a en revanche parlé hyper tôt, puisqu’à 15 mois, elle chantait des chansons avec les paroles complètes. Elle a appris à lire très vite, puisqu’à Noël de grande section, elle savait complètement lire (elle avait tout juste 5 ans, car elle est de fin novembre). L’écriture est arrivée dans la foulée.
Si pour notre ainé, la scolarité a été facile d’un point de vue relationnel, ça n’a jamais été le cas de notre fille qui a toujours eu des soucis. Elle a encore aujourd’hui peu d’ami(e)s, et est surtout à l’aise avec les adultes. A 14 ans, elle est en seconde, car elle a fait une phobie scolaire en 4ème, qui l’a amenée à accélérer sa scolarité pour moins s’ennuyer. C’est une jeune fille très spéciale, avec un caractère bien trempé et peu de notion de ce qui se fait ou pas en société (ex : à la fin d’un cours, elle est allé directement demander à sa nouvelle prof remplaçante de français si elle avait le concours ou pas, car elle en a marre d’avoir des profs incompétents… là vous ne savez plus où vous mettre… heureusement, la prof ne l’a pas mal pris !). Elle vit dans un monde imaginaire, écrit et lit beaucoup. Elle est arrivée deux années consécutives 1ère de la section jeune lors d’un concours de dictée (style Bernard Pivot) et est une vraie littéraire.
Nous avons aussi un petit garçon de 6 ans, en CE1, qui a du sauter une classe en raison de son profond ennui. Il était très scolaire et donc se comportait parfaitement en classe. Mais il compensait à la maison, et c’était devenu juste invivable. La saut de classe lui a fait du bien, mais aujourd’hui, il s’ennuie déjà ! De plus, il a des hypersensibilités sensorielles qui le gênent beaucoup en classe : hypersensible au bruit, à la lumière, etc… ce qui l’épuise.
Peut-être serait-il bien de voir pour vos enfants, s’ils ont des hypersensibilités sensorielles, notamment votre fille ainé. C’est souvent le cas des enfants HPI. Chez nous, tous nos enfants ont des hypersensibilités, mais certains savent les gérer et d’autres moins. Pour ceux-là, c’est important de savoir quelles sont les sens qui sont exacerbés (ou l’inverse) pour pouvoir les accompagner.
Notre fille ainée a une très forte hypersensibilité tactile (avec une zone de protection d’au moins 1m50 tout autour d’elle, ce qui fait que le contact avec les autres est compliqué) et olfactive (elle sent tout avant tout le monde. Dès qu’elle rentre, elle sait ce qu’on va manger à peine la porte ouverte). Ce serait gérable si ça n’avait pas d’impact, mais il se trouve qu’elle réagissait violemment si on lui posait la main sur l’épaule pour lui dire bonjour par exemple, ou si une odeur était trop forte pour elle. Pour nos deux enfants pour lesquels ces hypersensibilités sont vraiment gênante, nous avons eu recours à une orthophoniste spécialisée dans la remédiation cognitive sensorielle. Elle les a aidé par des exercices, à accepter petit à petit le touché, les odeurs… Notre fille a fait des progrès incroyables grâce à elle. Maintenant, elle supporte qu’on la touche, elle supporte mieux les travaux de groupe au lycée. De même pour notre fils, mais pour lui, la remédiation est encore en cours, car il a sans doute un autre soucis : son comportement est proche d’un syndrome d’Asperger, et nous sommes en pleine recherches pour cela.
J’ai été moi aussi très longue, mais j’aurais eu encore plein de choses à vous dire.
Je vous souhaite bon courage et plein de bonheur avec votre famille. Quand on découvre les choses, c’est vrai qu’on a l’impression d’être devant un océan sans fin… mais petit à petit, on comprend mieux ses enfants, on peut les accompagner et s’entourer des bonnes personnes. Accompagner une famille HPI est un boulot à temps plein ! Les mots d’ordre : patience, bienveillance, exigence, et… patience. -
Mamanrhibou
Participant31 janvier 2018 à 22h35Bonjour Claire et merci pour votre message.
Ma première a, parfois, elle aussi cette façon de parler sans filtre aussi bien avec les enfants que les adultes. Surtout quand elle est outrée ou en colère. Quand elle avait cinq ans, elle a même remis à sa place un monsieur d’une trentaine d’année qui venait de balancer un détritus par terre juste devant nous. Elle a explosé et lui a dit que c’était vraiment sale de faire ça, qu’il y avait des poubelles partout. Il ne l’a pas mal pris et a ramassé son emballage. Malheureusement ça ne s’est pas toujours passé comme ça. Par contre elle est très polie, voire trop parfois. Elle est révolté de voir qu’en cm1 les élèves tutoient encore l’enseignante. Elle oublie rarement une formule de politesse. Les petits vieux m’ont souvent félicité pour ça mais je n’ai jamais insisté, c’est naturel chez elle.
Je ne savais pas pour les hypersensibilités sensorielles mais maintenant que vous les dites, effectivement… Ma grande a un odorat de chien policier, je lui ai même déjà fait la remarque, ma deuxième aussi mais le pire c’est le goût. Si dans un plat en sauce je n’ai pas utilisé la bonne crème épaisse, elle le sait, elle les distingue nettement.Pour ma troisième, j’ai cru que qu’elle avait un problème d’audition car elle avait parfois du mal a me répondre, je voyais qu’elle ne m’avait pas entendue alors que j’étais près d’elle. Jusqu’au jour où (le mois dernier) j’ai compris, je lui parlais et elle m’a coupée pour me dire « maman c’est quoi ce bruit ? » C’était le bruit d’une dépanneuse devant la maison, je n’avais pas fait attention. Il ne passe pas un jour sans qu’elle me pose cette question au moins une fois. J’ai compris que quand elle ne me répondait pas c’est qu’elle était concentrée sur un autre bruit. Je suis sûre que je dois certainement passer à côté d’autre chose mais merci pour la piste.
J’espère être à la hauteur de mes petits bouts, je veux qu’ils s’épanouissent le mieux possible (comme tout parent) Ça me fait énormément de bien de pouvoir en discuter, on se sent un peu poins seul. Encore merci.
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