Aidons nos enfants à bien grandir › Forums › Forum principal › HPI : stéréotypes, scolarisation-publique vs. privée, différenciation.
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Une ébroïcienne, le il y a 1 année et 2 mois.
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DaDy69
Participant23 février 2024 à 10h24🌟📚 Durée de lecture : 2 minutes
Cher groupe de parents d’enfants à haut potentiel intellectuel,
Je suis le fier père d’un fils à HPI, résidant en Allemagne. Actuellement, je me trouve en train de finaliser mon mémoire de master, ce qui porte sur l’encouragement et le soutien des enfants à HPI au sein du système scolaire français. L’administration de ce groupe m’a aimablement autorisé à vous poser quelques questions, qui touchent de près notre expérience collective.
Les stéréotypes : quelles opinions ont les membres de vos familles, autres parents et enseignants concernant les enfants à HPI ? Êtes-vous souvent confronté à des points de vue stéréotypés ?
École publique ou privée : Vos enfants sont-ils scolarisés dans des écoles publiques, privées ou même à domicile ? Était -il facile de trouver un établissement acceptable pour vos enfants ?
L’identification du HPI : Par qui est- elle réalisée, l’enseignant, le psychologue scolaire ou le psychologue libre? Dans les écoles publiques et privées, voit-on des enfants performants faussement identifiés HPI par les enseignants et encouragés, soutenus et assistés plutôt que les “vrais” enfants à HPI ?
Le soutien et l’encouragement : Quelles sont les expériences des familles dont les enfants à HPI fréquentent une école publique et quelle forme de soutien et encouragement sont proposées dans ces écoles (Accélération, enrichissement, approfondissement, etc)? Les filles et les garçons sans problèmes de comportement ou d’ennui sont-ils correctement stimulés par les enseignants?
Différences de soutien : public/ privée. Quelles sont vos expériences en ce qui concerne le soutien des élèves HPI dans les écoles privées par rapport aux écoles publiques ?
Les enseignants : Pensez-vous que ceux-ci connaissent et comprennent le HPI et sont des personnes compétentes dans ce domaine ?
Ce soutien est-il accessible à tous, y compris ceux issus de milieux différents tels que les familles pauvres, minoritaires, ethniques, etc. ?
N’hésitez pas à me contacter en message privé via Messenger si vous préférez .Je suis impatient de lire vos témoignages et vous remercie d’avance pour votre contribution !
Cordialement,
David Dyer 📚🌟 -
Une ébroïcienne
Participant24 février 2024 à 6h10Bonjour,
Je reprends ci-après vos questions pour y répondre :
Les stéréotypes : quelles opinions ont les membres de vos familles, autres parents et enseignants concernant les enfants à HPI ?
Les stéréotypes ont « bon train » au sein de la famille bien que, de nos jours, les gens connaissent mieux le HPI qu’autrefois.
Le regard sur l’enfant HPI n’est pas toujours bienveillant, avec des différences provenant de divers facteurs influant sur la capacité à se questionner à bon escient :
• Milieu social/éducatif/environnemental/culturel de chacun ;
• Type de personnalités :
• Ouverture d’esprit, curiosité pratique et finesse d’intelligence (au sens de la subtilité qui permet d’observer, de s’interroger puis d’approfondir un sujet qui interroge avant de porter sur lui un regard juste et avisé ) ;
• Sensibilité propre à chacun et attention bienveillante portée à autrui, ou à l’inverse, influence négative subie par un esprit de clan ;Exemples :
– Milieu social aisé où l’apparence et l’argent priment : l’enfant brillant pourra être valorisant alors que l’enfant HPI de profil brillant pourra être déroutant, gênant, nié dans son diagnostic de HPI et donc, dévalorisé ; il peut y avoir un jugement négatif sur la mère et son enfant qualifié injustement de « prodige » et une incompréhension, un désintérêt pour ce qui caractérise ce HPI (tant au niveau de son fonctionnement cognitif/son hypersensibilité émotionnelle/hypersensivité/façon d’être à l’autre/maladresse physiologique/décalage affectif/ses troubles Dys/crises émotionnelles/difficultés à l’endormissement/questions incessantes/centres d’intérêt diffèrent des autres/intrusions dans les conversations d’adultes/réactions d’inquiétudes à vif (affiches sur l’Historique d’une ville, magazines dans un cabinet de médecin, polars ou autres dans une librairie…), etc ;
– Milieu social cadres, sensibilisé à l’Éducatif et à la différence : démarche de compréhension, observation de plus en plus fine, recherches tous azimuts puis adaptation, communication intra-familiale ;Êtes-vous souvent confronté à des points de vue stéréotypés ?
Oui. Le HPI est mal compris, souvent à cause du prisme étroit ou déformé de certaines émissions télévisées, de magazines, de discussions, de préjugés.École publique ou privée : vos enfants sont-ils scolarisés dans des écoles publiques, privées ou même à domicile ?
Publiques mais par nécessité et non par choix.Était-il facile de trouver un établissement acceptable pour vos enfants ?
Non.
Par ailleurs, tout changement d’école nécessitait une autorisation préalable de la mairie du lieu de résidence de l’enfant, ainsi qu’un surcoût suffisamment dissuasif de l’autre mairie où était implantée l’école de substitution.L’identification du HPI : par qui est- elle réalisée, l’enseignant, le psychologue scolaire ou le psychologue libre?
Sauf erreur de ma part :
Quant l’enseignant décèle qu’un enfant pourrait être HPI, il en parle aux parents et, ensemble, ils décident qu’un RdV avec la psychologue scolaire éclaircirait la situation ;
Le(la) psychologue scolaire teste l’enfant par rapport aux objectifs de l’Éducation Nationale que sont les apprentissages premiers ;
Le psychologue privé relève de l’initiative personnelle des parents. Pour que son diagnostic soit considéré par les organismes que les parents contactent, ils doivent bénéficier des derniers tests/subtests en vigueur tels que le Wisc V et en faire différentes interprétations qui aideront les parents et les personnes gravitant autour de l’enfant HPI.Chez nous, ayant très tôt perçu cette différence chez notre « petit », nous l’avons amené chez un psy privé qui a compris aussitôt d’où provenait cette singularité. Le psy était aguerri aux tests de QI de dernière génération, réputé et il en faisait une interprétation écrite, chiffrée et orale (en l’occurrence, THPI pour notre petit-fils) ;
Malgré ces tests très complets et détaillés, l’école a souhaité faire tester l’enfant auprès de la psychologue scolaire.Dans les écoles publiques et privées, voit-on des enfants performants faussement identifiés HPI par les enseignants et encouragés, soutenus et assistés plutôt que les “vrais” enfants à HPI ?
Difficile de répondre à cette question mais je constate qu’il y a parfois confusion entre un profil brillant et un profil HPI brillant. L’amalgame existe certainement.Le soutien et l’encouragement : quelles sont les expériences des familles dont les enfants à HPI fréquentent une école publique et quelle forme de soutien et encouragement sont proposées dans ces écoles (Accélération, enrichissement, approfondissement, etc)?
– Permettre à l’enfant, lorsqu’il a fini ses devoirs, d’aller en silence au fond de la classe, dans le coin bibliothèque/ordinateur, pour lire ou regarder avec un casque audio une vidéo de Jamy ou un Cd scolaire ;– Aider les autres copains élèves qui sont en difficultés ;
– Faire un exposé sur ses passions/centres d’intérêt avec une affiche (du coup, l’enfant HPI travaille sur cela à la maison) ;
– Mettre l’enfant dans une classe à double niveau, avec 2 possibilités
• L’enfant suit son cours puis quand il a finit ses devoirs, il écoute ce qui se passe dans l’autre cours ;
• L’enfant suit son cours le matin puis l’après-midi le cours supérieur ;– Proposer une pédagogie diffėrenciée à l’enfant HPI ;
– Passage au niveau supērieur au bout de 2 à 3 mois, quand l’enfant s’ennuie au point de faire de la phobie scolaire avérée due à sa trop grande souffrance ;
– Dans cette situation d’avance scolaire, le remettre dans le cours de sport où il aurait dû être à son âge afin qu’il ne soit pas dans l’échec, que ses forces physiques soient équivalentes aux autres enfants, qu’il ne soit pas chahuté, bousculé ou harcelé par des plus grands au risque se se blesser ou de se sentir humilié. Cela suppose une entente entre les instituteurs(rices) au niveau du créneau horaire sportif.
Si l’enfant est maintenu au niveau supérieur dans le sport, lui permettre d’être le meneur de jeu, celui qui chronomètre, celui qui est force de propositions de jeux sportifs.– Permettre au collégien d’avoir 5 mn de plus es en fin de cours pour annoter ses devoirs en accord avec le prof principal et son équipe pédagogique.
– Quand l’écriture pose problème à cause de troubles dys, la lenteur, l’aspect malhabile, la douleur aux poignets, l’ordinateur peut être une des solutions ou l’aide d’un assistant d’éducation mais cela stigmatise l’enfant HPI déjà si singulier.
Les filles et les garçons sans problèmes de comportement ou d’ennui sont-ils correctement stimulés par les enseignants?
Non.
Paroles d’instit : « J’ai suffisamment à faire avec les enfants défavorisés, ceux qui ne savent pas lire ou écrire, c’est la majorité de ma classe… Je n’ai pas que ça à faire ! Il n’a qu’à prendre des jeux »… cela laisse pantois !
Un enfant poli peu,t hélas, être victime de ça… N’en faisons pas cependant une généralité.Différences de soutien : public/privé. Quelles sont vos expériences en ce qui concerne le soutien des élèves HPI dans les écoles privées par rapport aux écoles publiques ?
– Privé :
• Le regard porté sur le HPI : trouver en l’enfant ce qui fait sa richesse et l’exploiter
• Plusieurs enfants HPI intégrés ensemble au niveau d’une classe correspondant à leur âge ;
• Une classe spécifique pour HPI ;
– Public :
Celles, précitées.Les enseignants : Pensez-vous que ceux-ci connaissent et comprennent le HPI et sont des personnes compétentes dans ce domaine ?
Ce n’est pas la majorité. Trop de méconnaissance autour de ce sujet. Trop de préjugés et de doutes. Les stages de formation sont de l’ordre du volontariat. Les initiatives relèvent plus de l’expérience acquise de l’enseignant et de son implication.Ce soutien est-il accessible à tous, y compris ceux issus de milieux différents tels que les familles pauvres, minoritaires, ethniques, etc. ?
Oui.
Distinguer ce qui relève de l’Institution, d’ordre organisationnel tels que délégués pédagogiques en charge des dossiers HPI, psychologues scolaires, information hiérarchique descendante, etc, de ce qui relève d’initiatives personnelles du corps enseignant.Bon courage pour votre mémoire de Master.
Bien cordialement.
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DaDy69
Participant24 février 2024 à 14h37Merci beaucoup pour votre réponse très intéressante et très détaillée : le détail m’aide beaucoup, merci beaucoup !!
J’ai juste quelques questions, concernant surtout la question du soutien et de l’encouragement : » quelles sont les expériences des familles dont les enfants à HPI fréquentent une école publique et quelles formes de soutien et encouragement sont proposées dans ces écoles (Accélération, enrichissement, approfondissement, etc) ? » Votre réponse :
– Permettre à l’enfant, lorsqu’il a fini ses devoirs, d’aller en silence au fond de la classe, dans le coin bibliothèque/ordinateur, pour lire ou regarder avec un casque audio une vidéo de Jamy ou un CD scolaire ;
– Aider les autres copains élèves qui sont en difficulté ; etc
Ma question : Correspond cela à vos expériences et la réalité ou plutôt aux possibilités dont ont les enseignants ?Et pour la dernière question, »Ce soutien est-il accessible à tous, y compris ceux issus de milieux différents tels que les familles pauvres, minoritaires, ethniques, etc. ? »
Est-ce la réalité ou plutôt ce qui est possible ?
Ces réponses m’aideraient beaucoup également. Merci beaucoup pour votre effort !! -
DaDy69
Participant25 février 2024 à 16h21Merci de nouveau pour votre réponse ! Tous mes voeux pour vous et votre famille !!
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Une ébroïcienne
Participant25 février 2024 à 18h06Avec plaisir. Bonne thèse !
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